Les premières secondes s’ouvrent comme un couloir humide au petit matin, quand la ville dort encore et que les contours du réel hésitent. On croit reconnaître une pulsation familière, mais elle se dissout aussitôt dans une brume de synthés diaphanes. AUNCE ne compose pas un morceau : elle érige une architecture invisible. Walking Through Walls est cette pièce cachée derrière la cloison, accessible seulement à ceux qui acceptent de fermer les yeux et de s’aventurer dans l’entre-deux.
La production, signée Anna Edith Daly Edgington et Chris Hyson, joue de cette dualité : chaque texture est un battement de cœur ralenti, chaque silence une respiration profonde. Les rythmiques se tiennent à distance, comme si elles savaient que le moindre excès ferait s’écrouler l’édifice. La voix d’AUNCE, elle, est moins un instrument qu’une lueur — parfois proche et charnelle, parfois lointaine, presque spectrale.
Là où d’autres satureraient l’espace, AUNCE pratique l’épure. Le morceau n’avance pas en ligne droite mais par glissements, comme une marche dans un rêve où les portes se fondent dans les murs. L’électronique y garde une chaleur humaine, héritage d’une approche tactile du son, sans jamais céder à la froideur clinique qui guette ce genre de paysages.
Walking Through Walls est une métaphore autant qu’une expérience sensorielle : celle d’un esprit qui s’affranchit des murs mentaux et des contraintes imposées par le rythme implacable du dehors. Une invitation à la lenteur choisie, à la dérive intérieure, à la découverte de ce qui persiste lorsque tout bruit s’éteint. Chez AUNCE, l’invisible n’est pas absence : il est promesse.
Pour découvrir plus de nouveautés du moment, n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVANOW ci-dessous :
