Je n’attendais pas l’invitation, j’ai dit oui avant de lire la carte. Come to My Party déboule comme une colonne d’air tiède dans un couloir trop étroit, fait sauter les verrous de la journée et repeint le plafond au shaker. RhynoKings n’empile pas des gimmicks afrobeats pour TikTok, il pousse la porte avec l’insolence tendre d’une génération qui préfère enflammer la piste plutôt que polir son reflet. Tout est épuré, net, sensuel sans maquillage : une basse qui pelote la hanche, des percussions qui savent quand se taire, des synthés qui scintillent comme une guirlande tombée dans un verre de glace.
La voix, mi-sourire mi-consigne, se pose en diagonale du groove : invitante, jamais pressante, avec cette précision rythmique qui fait la différence entre un refrain qu’on fredonne et un mantra qui colonise l’oreille. La production vise le cœur de la fête, pas ses clichés : kick tendu, claps économes, micro-cuts qui laissent entrer l’air, et ce petit relâché juste avant le drop qui donne l’impression que le plancher respire. On entend la pop dans la clarté des hooks, l’afro-fusion dans la mécanique du corps, et un sens très Gen Z du dosage — pas d’ornements inutiles, seulement ce qui sert la trajectoire de la nuit.
Ce morceau est une promesse tenue : rendre la joie crédible. Pas la joie criarde des compilations plage, la joie précise qui surgit quand la lumière baisse d’un cran et que les regards se trouvent. Come to My Party n’impose pas une scénographie, il propose un tempo commun. On y danse large, de Lagos à Londres, d’un balcon en centre-ville à un carrefour qui sait encore s’arrêter pour laisser passer l’orage.
RhynoKings signe un tube de présence, plus proche du sourire partagé que du selfie parfait. Il sait que le summer song durable ne se fabrique pas au volume mais à l’attention portée aux respirations : silences placés, attaques propres, transitions qui retiennent le souffle une demi-seconde avant de le rendre. Résultat, un single qui n’explique pas la fête, qui l’active. Et quand la dernière note s’éteint, on n’a rien appris de nouveau sur la vie — on a simplement envie d’y retourner.
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