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Music Pop

Sarah Wendlandt nous offre une touche de Honey sur fond de pop folk

Sarah Wendlandt nous offre une touche de Honey sur fond de pop folk
  • Publishedaoût 15, 2025

J’ouvre la fenêtre, je baisse le volume du monde, et Honey entre comme une odeur sucrée qu’on reconnaît avant de la nommer. Pas de grand apparat : un piano posé à hauteur de poitrine, une guitare acoustique qui respire, une voix au plus près du micro qui refuse la pose et préfère la peau. Sarah Wendlandt écrit comme on écrit sur un carnet froissé — phrases nettes, sentiments précis — puis elle laisse la musique faire l’ouvrage invisible : cadrer, tenir, consoler sans infantiliser.

Techniquement, c’est un manuel de sobriété. Le piano déroule un ostinato de quelques notes qui sert de colonne vertébrale ; les accords s’évasent par petites variations de voicings, juste assez pour que l’oreille sente le mouvement sans qu’on lui montre la flèche. L’acoustique vient border le médium, attaques feutrées, pick léger, et ce grain de bois que seule une prise de proximité bien gérée peut offrir. La voix est traitée à l’économie : compression parallèle discrète pour l’assise, de-esser sage, une plate reverb courte qui crée l’aura sans diluer le grain. On perçoit des respirations laissées intactes — pas des accidents, des indices d’humanité. Le mix, lui, refuse la brillance glaçante ; il opte pour un haut-médium poli qui laisse place au récit.

Sur le plan de l’écriture, Honey met en scène une obsession lucide : l’attirance comme onctuosité, la douceur qui tient, la perte qui glisse. La métaphore ne s’acharne pas ; elle se dépose. Wendlandt maîtrise l’art du refrain qui ne hurle pas mais aimante, héritage commun aux filiations Hozier/Ben Howard/Novo Amor, sauf qu’ici la dynamique préfère la montée par capillarité à l’explosion cathartique. On sent, entre les lignes, les années passées à tester la chanson en concert : la structure a la mémoire des salles, ces micro-suspensions où l’on suppose un chœur de silhouettes, même quand on écoute seul.

Ce qui fait la différence, c’est la tenue émotionnelle. Honey parle de ce qu’on garde même quand on a perdu : une chaleur, une couleur, un goût qui revient sans prévenir. Aucun pathos, une droiture tendre. C’est une chanson-outil — pour cuisiner tard, pour conduire lent, pour ranger une pièce dans laquelle on n’osait plus entrer. Et quand ça s’éteint, on reste un instant immobile, avec l’impression que quelqu’un a remis la vaisselle à sa place. Puis on relance. Parce que certaines douceurs, rares, ne saturent pas : elles éclaircissent.

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Written By
Extravafrench

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