Je coupe le vacarme mental, j’appuie play, et le morceau s’installe comme une lumière neuve sur la peau. Living In n’oppose pas foi et fièvre : il les cale sur la même mesure. Hischzn arrive par la porte Contemporary R&B, dégaine un accent UK rap propre et laisse la trap tenir la charpente. Pas d’ostentation, pas de sermon plaqué : un texte d’alignement, une DA précise, l’éthique d’un artiste qui préfère l’exactitude à la fanfare.
Côté fabrication, c’est chirurgical. Kick court qui tape au sternum, sub en ruban tendu, hi-hats micro-accentués qui décalent l’appui d’un millimètre et font respirer la grille. La snare, mate et boisée, évite la stridence ; la basse griffe légèrement le médium pour rester lisible sur petits systèmes. Les nappes synthé sont “verre fumé” : filtres animés par petites automations, pas d’effets à la masse. Quelques stabs choraux passent en arrière-plan, discrets, comme un vitrail découpé dans le mix. Le sidechain est dosé fin : le bas bouge sans aspirer la voix. Master propre, dynamique encore vivante — club-ready et casque-friendly.
Au micro, Hischzn choisit le nerf contenu. Flow qui caresse la syncope sans renoncer à l’assise, transitions parlé/chanté qui ouvrent des fenêtres mélodiques, timbre clair qui refuse la grimace. L’écriture place des jalons spirituels — appel, discipline, redevabilité — sans posture martiale. On sent le “born again” vécu comme pratique et non comme badge : l’angle, c’est la tenue quotidienne, pas l’extraordinaire. Le hook n’explose pas ; il s’infiltre, mémoire lente, très “replay value”.
L’architecture privilégie l’aimantation. Couplets compacts, pré-refrain qui incline la route en resserrant le spectre (retrait de sub, filtre doux sur les tops), drop en largeur plutôt qu’en décibels : doubles latéraux, tambourin furtif, petite ouverture de cutoff qui agrandit la pièce. Un pont dégraissé — basse/voix presque seules — laisse apparaître la charpente éthique avant la relance finale, plus haute mais jamais boursouflée.
Ce qui emporte, c’est la cohérence du geste : un rap de Londres qui ne renie ni la rue ni la chapelle, un R&B qui brille sans sirop, une trap qui garde la foi en rythme. Living In ne brandit pas un étendard ; il propose une méthode pour tenir debout. Résultat : un single d’alignement, magnétique et propre, calibré pour les playlists de nuit claire et les matins où l’on remet le monde d’équerre.
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