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Wezley a gagné nos cœurs avec 23 (the cover)

Wezley a gagné nos cœurs avec 23 (the cover)
  • Publishedaoût 20, 2025

Pas besoin d’un arsenal d’effets pour faire respirer un standard : Wezley préfère la chirurgie fine. Sa relecture de 23 choisit l’épure et le mouvement, comme si l’original servait de carte et qu’il traçait sa propre route en marge, sur des chemins de terre battue où la sueur sent le club et la terrasse au crépuscule. Première claque : le tempo, gardé souple mais tendu par un jeu de percussions qui claque au talon — shakers sablés, congas en pointillés, log drum retenu qui gronde plus qu’il ne bombe le torse. À l’arrière-plan, une guitare highlife aux attaques perlées dessine des contrechants lumineux, presque naïfs, en contraste avec une basse ronde qui avale l’espace avec une élégance de félin.

Wezley ne singe personne. Sa voix passe du grain chaud au falsetto effleuré, avec ce vibrato serré qui ouvre une fenêtre sur l’intime. Il s’y autorise des suspensions, des respirations qui déplacent l’accent de la phrase musicale et donnent au refrain une dynamique neuve, plus serpentine, moins frontale. La production, elle, refuse l’esbroufe : synthés mats, pads ambrés, quelques risers discrets, une reverb courte façon studio feutré — on entend les doigts sur les cordes, les lèvres sur le micro, cette matérialité qui manque à tant de covers conçues pour l’algorithme.

Le tour de force tient à l’équilibre : respecter la colonne vertébrale du morceau tout en injectant un ADN afrofusion au présent — trace d’amapiano dans le grave, éclats pop dans les harmonies, micro-cassures rythmiques qui font danser le contretemps. Impossible de s’y tromper : 23 (the cover) n’est pas un cosplay sonore, c’est une translation. Le texte sous-entendu gagne en sensualité, le groove en viscosité, l’ensemble en narratif. On ressort avec la sensation d’avoir réécouté un vieux souvenir dans un cadre nouveau : même thème, autre lumière, et cette impression délicieuse que la chanson a pris une seconde peau.

Wezley signe surtout un acte de positionnement. En trois minutes, il montre qu’il sait arranger, interpréter, produire sans saturer, et imposer une signature — ce balancement maîtrisé entre douceur et tension, entre promesse de l’aube et fièvre de minuit. Une cover qui ne cherche pas l’exploit vocal ni la surenchère, mais la justesse : exactement ce qu’on attend d’un artiste prêt à s’installer durablement dans la conversation afro-pop.

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Written By
Extravafrench

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