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Music Rock

Le retour slacker qui transforme Marseille en Malibu goth avec RedLight sur As Always

Le retour slacker qui transforme Marseille en Malibu goth avec RedLight sur As Always
  • Publishedaoût 25, 2025

L’histoire commence dans un salon bricolé en cockpit : Dapé tourne les potards, les murs vibrent, et As Always s’allume comme un néon rouge sur la Corniche. Pas de mythe de studio cinq étoiles, juste une foi DIY qui sent la bière tiède et le gel d’époque. RedLight n’essaie pas d’être quelqu’un d’autre — le morceau porte ses influences comme des tatouages visibles : mélancolie new wave à la joue creuse, hargne 90’s tenue en laisse, nonchalance slacker qui marche pieds nus sur l’asphalte chaud, un spray surf en arrière-plan pour rafraîchir les angles.

Techniquement, ça vise la morsure sans perdre la caresse. Guitares en double piste, l’une en chorus liquide, l’autre plus sèche, légèrement croustillante sur l’attaque ; une basse qui roule en dessous, compacte, presque complice ; batterie droite mais jamais raide, charleys aérés, snare avec un timbre métallique qui découpe le mix sans l’écraser. Le chant reste à portée de main, grain naturel, compression parcimonieuse : on entend la pièce, la sueur, la respiration entre deux phrases. Le home-studio n’est pas un alibi — c’est une esthétique. Les transitoires sont gardées, les petites bavures font partie du tableau, comme ces vieux polaroids qui deviennent plus beaux à force de vivre.

La signature RedLight tient au télescopage : l’ombre The Cure glisse sur une ossature power-pop, l’élan Pearl Jam donne du poids au refrain, une énergie Beastie Boys traverse la rythmique en clin d’œil, et, par instants, une acidité Prodigy sous-marine l’ensemble avec des textures granuleuses. Surtout, la mélodie refuse la posture : pas de grandiloquence, une ligne claire qui serre au bon endroit, avec ce quart de ton nostalgique typique des étés marseillais qui ne veulent pas finir.

As Always parle de persistance — rester debout quand tout t’invite à l’ironie. Le morceau préfère la sincérité au cynisme, la vitesse maîtrisée à l’esbroufe. On sent le groupe qui connaît ses angles : couplets économiques, pont en montée douce, relance finale qui élargit le champ sans surjouer. Résultat : un single qui rappelle qu’on peut faire rock mélodique en 2025 sans cosplay, en laissant le grain du présent salir juste ce qu’il faut.

Tu coupes et l’écho reste. Marseille te colle à la peau, l’iode aux cordes, et cette impression rare qu’un groupe a retrouvé son soleil intérieur en le mixant lui-même. As Always ? Oui : fidèle à l’ADN, mais un cran plus vif, plus salé, plus sûr.

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Written By
Extravafrench

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