Parfois, un morceau ne se présente pas comme une simple chanson mais comme une gifle tranquille, un ricanement adressé au monde. Gold Jacket Green Jacket de Pozy One entre dans cette catégorie : une incantation rap qui transforme le désintérêt en arme, l’ironie en étendard. Pas d’intro tape-à-l’œil, pas de posture forcée — juste une énergie brute qui coule comme si elle avait toujours été là, en veille, prête à frapper.
Le titre lui-même agit comme un manifeste : peu importe la couleur de la veste ou la reconnaissance qu’on t’accorde, la vérité réside dans ce que tu portes en toi et dans la manière dont tu le balances au micro. Ici, le boom bap n’est pas une nostalgie figée mais une matière vivante, triturée, dépouillée jusqu’à l’os. Les kicks claquent comme des portes de cellule, les snares grincent comme des coups de frein dans une ruelle sombre, et la voix de Pozy One perce à travers le mix avec une gravité insolente.
Là où certains enrobent leurs textes de storytelling édulcoré, Pozy One cultive une crudité frontale, oscillant entre conscience sociale et provocation désabusée. Ses punchlines fusent avec cette assurance qui vient moins de l’ego que d’une lucidité amère sur le monde qui l’entoure. Le résultat, c’est une tension constante : une musique qui t’oblige à hocher la tête, mais aussi à lever les yeux, à observer le décor derrière les mots.
Dans un paysage rap saturé d’effets faciles, Gold Jacket Green Jacket rappelle que la force peut se loger dans le minimalisme, que la subversion peut tenir dans une ligne de basse, et qu’un refrain ironique peut résonner plus fort qu’un slogan politique. Pozy One n’essaie pas de convaincre, il expose. Et dans ce geste sans fioritures se cache quelque chose de rare : la preuve qu’un rap peut encore gronder sans chercher l’approbation.
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