La première écoute de Wish You Never Knew Me ressemble à une chute lente. Tout commence par une atmosphère brumeuse, nappes mélodiques suspendues comme un souvenir douloureux, puis les basses trap s’abattent, lourdes, implacables. DaButters s’y livre sans filtre, entre ego blessé et lucidité brutale : l’aveu que certaines rencontres laissent plus de ruines que de lumière, et qu’on en vient à souhaiter l’effacement, comme si l’histoire n’avait jamais commencé.
Le morceau navigue entre plusieurs pôles. Côté trap, la structure rythmique est sèche, efficace, avec des hi-hats nerveux et une basse qui s’impose comme une colonne vertébrale. Côté emo hip-hop et cloud rap, la mélodie plane, presque éthérée, donnant au track une dimension introspective qui accentue la gravité du propos. DaButters jongle entre rap et chant, créant un va-et-vient constant entre dureté et fragilité, bravade et confession.
Ce qui marque, c’est la sincérité nue de l’écriture. Là où beaucoup de morceaux du genre tombent dans la pose ou le cliché, Wish You Never Knew Me se distingue par sa densité émotionnelle. On y entend la voix d’un narrateur écartelé entre le besoin de se protéger et l’impossibilité d’effacer. Le flow garde une intensité rageuse, mais derrière les mots, on devine les fêlures.
Dans la continuité de cette nouvelle scène où le trap rencontre l’introspection – quelque part entre XXXTentacion, Juice WRLD et la veine consciente d’un Mick Jenkins – DaButters impose sa vision : celle d’un artiste qui sait transformer ses contradictions en matière musicale.
Wish You Never Knew Me est à la fois un exutoire et un miroir : un morceau qu’on écoute seul, tard dans la nuit, quand les basses deviennent battement de cœur et que les fantômes du passé refusent de se taire.
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