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Music Pop

Giersch At Last débarque en douceur sur At The Shore

Giersch At Last débarque en douceur sur At The Shore
  • Publishedseptembre 12, 2025

Certains morceaux ressemblent à des lettres qu’on s’écrit à soi-même pour ne pas oublier d’où l’on vient. At The Shore de Giersch At Last est de cette trempe-là : une pièce instrumentale née d’un geste naïf — les premières notes arrachées à une guitare classique fraîchement découverte — et devenue, des années plus tard, une méditation douce-amère sur la mort, l’après et cette ligne d’horizon qu’on devine mais qu’on ne franchit jamais.

À Milwaukee, dans son Funky Palette Studios, Peter Giersch a trouvé le ton juste : une guitare acoustique fragile, presque tremblante, qui dialogue avec une brass section subtile, héritée de ses obsessions pour les Beatles de Mother Nature’s Son et le Floyd introspectif d’Is There Anybody Out There. Le résultat n’est pas un pastiche, mais une conversation intime entre deux époques : la fougue du débutant qui pose maladroitement ses doigts sur les cordes, et la maturité de l’artiste qui ose dépouiller un arrangement trop chargé pour ne garder que l’essentiel — cette couche de cuivres, simple et solennelle.

Le morceau, initialement baptisé Magenta Sky, a fini par trouver son titre définitif en s’adossant à Life On Earth, autre chanson du disque. Le rivage devient alors métaphore : la fin d’un voyage terrestre, l’amorce d’un passage. On n’est pas dans le pathos, plutôt dans une lumière tendre, une invitation à envisager l’au-delà sans effroi. La coda, où les cordes ralenties viennent clore la marche, ressemble à un dernier regard jeté en arrière avant de disparaître derrière la dune.

Ce qui fascine chez Giersch, c’est ce choix assumé de l’instrumental. À l’heure où tout doit être explicite, il préfère la suggestion. Ses morceaux, dit-il, sont parfois conçus pour “adoucir l’espace entre deux chansons intenses”. Mais At The Shore dépasse cette fonction de respiration : c’est une œuvre en soi, capable d’exister dans le silence, de hanter une pièce sans jamais l’écraser.

On pense à ces interludes de rock progressif qui, loin d’être de simples transitions, deviennent des ports d’attache pour l’auditeur. Ici, Giersch s’offre ce luxe : un morceau sans paroles, mais avec un monde entier en filigrane. Un rivage où chacun projette son propre voyage, sa propre arrivée.

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Extravafrench

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