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Music Pop

Quand les néons mentent et que l’ombre dit la vérité : Ionne dévoile A Light Untruth

Quand les néons mentent et que l’ombre dit la vérité : Ionne dévoile A Light Untruth
  • Publishedseptembre 12, 2025

Une ampoule grésille, puis s’éteint. Dans l’obscurité, les contours deviennent plus nets, les bruits plus vrais. C’est ce paradoxe qu’Ionne transforme en musique avec A Light Untruth. Son album n’est pas un simple assemblage de chansons : c’est un labyrinthe lumineux où chaque rayon éclaire autant qu’il aveugle. Une œuvre qui interroge nos illusions modernes – celles des écrans, des récits que l’on se fabrique, des vérités qu’on choisit de croire – en les habillant d’un écrin électronique d’une précision troublante.

L’ouverture, The Big Bang, n’est qu’une étincelle : une minute suspendue comme une porte qui claque dans un univers en train de naître. Headlight surgit juste après, phare aveuglant dans la nuit, image d’un basculement violent, d’un moment où la lumière révèle tout ce qu’on voulait cacher. Run prend le relais avec une urgence quasi physique, une course à perdre haleine, comme si l’album refusait de nous laisser reprendre souffle.

Puis vient Dusk & Dawn, la respiration. Deux voix s’y frôlent, comme deux astres condamnés à se croiser sans jamais s’unir. Blacklight et Spotlight forment un diptyque saisissant : la première dissèque nos fissures dans un éclat cru, la seconde se joue de la surexposition, ce besoin maladif de briller quitte à se consumer. Dans When We’re Alone, Ionne ose la lenteur : près de six minutes où le silence devient instrument, où l’intimité respire enfin.

Mais le centre émotionnel du disque, c’est Save the World. Pas un slogan, pas une naïveté. Plutôt une supplique, un cri fragile et galvanisant qui dit notre besoin désespéré de préserver quelque chose – un fragment d’humanité, une étincelle de nous-mêmes. La fin de l’album se déploie comme un lever de soleil. Sunrise se pose délicatement, fragile, presque timide, tandis que The Neverending Sun refuse de céder : une lumière obstinée, aveuglante, qui persiste jusque dans le silence.

Inspiré par son dialogue avec la peintre Mary Barr Rhodes et l’artiste visuel Benjamin Britton, Ionne a conçu A Light Untruth comme une installation sonore. Plus qu’un disque, c’est une expérience sensorielle, un espace où chaque note joue avec la perception et la mémoire. On y pense à James Blake ou à Bon Iver, mais sans imitation : plutôt comme un cousin qui aurait choisi l’art contemporain comme terrain de jeu.

Ce que propose Ionne ici, c’est une musique qui refuse la passivité. Elle demande à être vécue, questionnée, parfois même rejetée. Mais elle laisse des traces, comme ces halos lumineux qui persistent longtemps après qu’on a fermé les yeux.

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Written By
Extravafrench

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