Un piano revient, encore et encore, comme une ritournelle impossible à chasser de la tête. C’est de là qu’est né Carousel, morceau instrumental de R3b3l I (alias Ijah), qui transforme une simple phrase mélodique en manège sensoriel. Le titre a la légèreté d’un souvenir d’enfance, mais aussi cette profondeur méditative propre à la musique qu’on écoute seul, casque sur les oreilles, en laissant le temps se dilater.
Ce qui frappe, c’est la simplicité apparente de la composition. Le piano déroule son motif circulaire, rejoints par des frottements de violon discrets, quelques percussions douces — kicks étouffés, claps feutrés — qui donnent la pulsation d’un cœur calme. Tout semble limpide, mais sous cette fluidité se cache une richesse de détails : de petites inflexions rythmiques, des respirations, des nuances qui révèlent la minutie de l’écriture. C’est une musique pensée pour flotter en arrière-plan, et pourtant, si on tend l’oreille, elle déploie un univers entier.
R3b3l I compose comme on respire. Son rapport à la musique, lié à sa manière singulière de percevoir le son — amplifié, omniprésent, parfois jusque dans le sommeil — donne à ses créations une aura particulière. Carousel n’est pas seulement un instrumental apaisant : c’est un espace de projection, une toile sonore où chacun peut greffer ses propres images, ses propres histoires.
On pense à ces manèges où, enfant, on tournait sans fin, pris entre excitation et vertige, incapable de savoir si on voulait descendre ou prolonger la boucle. Le morceau agit de la même manière : circulaire, hypnotique, doucement régressif. Mais là où le manège finit toujours par s’arrêter, Carousel peut tourner à l’infini — une ronde intime et réconfortante qu’on choisit de relancer encore et encore.
Un titre qui, sous son apparente simplicité, capture quelque chose de rare : le pouvoir d’éveiller la mémoire et d’apaiser l’instant présent dans un même mouvement.
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