Un soir, au détour d’une fête improvisée dans un bar de Surulere, j’ai compris que le mot pose pouvait vouloir dire bien plus qu’une simple attitude. Dans l’univers de Boy Jay, c’est une manière de survivre au chaos, d’imposer son rythme là où tout va trop vite, de transformer un simple geste en manifeste. Son nouveau single, Pose, ne se contente pas de donner envie de danser : il agit comme un sortilège sonore, une photographie mouvante de Lagos qui bat au tempo de l’afrobeats.
La production, minimaliste en apparence, cache une mécanique redoutable. Les percussions roulent comme une conversation de rue, les basses s’épaississent jusqu’à donner la sensation que le sol tremble, et la voix de Boy Jay glisse avec une fluidité désarmante entre confidence intime et appel collectif. On retrouve cette dualité typique de l’afro-fusion nigériane : festive et mélancolique, urbaine et intemporelle.
Mais ce qui rend Pose si particulier, c’est la manière dont Boy Jay y incarne Lagos. La ville n’est pas seulement une toile de fond, c’est un personnage à part entière, qui souffle, qui gronde et qui danse avec lui. Dans les refrains, on entend presque les klaxons, les rires, les cris des vendeurs ambulants qui ponctuent la nuit. Dans les couplets, il y a ce parfum de sueur et de poussière, celui des clubs bondés où chaque corps trouve sa place.
Avec Pose, Boy Jay réussit à saisir l’essence d’un moment suspendu : la seconde où le corps s’arrête pour figer un mouvement, avant de replonger dans le tourbillon. C’est une chanson qui parle d’amour sans le dire, de lutte sans le revendiquer, de beauté brute sans en faire l’éloge. Un morceau qui confirme que Boy Jay n’est pas seulement un beatmaker doué mais un conteur, un peintre sonore de son époque.
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