Bang Bien n’est pas qu’un single : c’est une onde de choc, un fragment incandescent de l’histoire vivante que Nightmares On Wax continue d’écrire depuis trois décennies. George Evelyn, enfant des sound systems de Leeds et vétéran visionnaire de Warp, convoque ici Yasiin Bey pour une collaboration qui sent le feu sacré et la sueur des clubs clandestins. Le résultat est brut, dense, un track où l’urgence sociale se tisse dans la matière même du beat.
Dès les premières mesures, on comprend que l’on quitte le confort de l’écoute passive pour entrer dans une zone de tension. Le groove est futuriste mais ancré, gonflé de basses telluriques et de textures électroniques qui claquent comme des coups de semonce. Yasiin Bey surgit au centre, voix prophétique, tranchante, presque spectrale. Il ne rappe pas seulement, il incarne le rappel que l’art peut et doit être une arme, une force qui éveille les consciences dans un monde saturé de bruit et d’oubli.
Ce titre s’inscrit dans l’architecture plus vaste de Echo45 Sound System, un projet conçu comme un manifeste sonore. Entre Oscar Jerome, Greentea Peng, Liam Bailey ou Sadie Walker, Evelyn orchestre un dialogue intergénérationnel où se croisent jazz, soul, dub, hip-hop et électronique dans une fluidité totale. Mais Bang Bien est le point de combustion : la rencontre du beat science de Nightmares On Wax et de la parole aiguisée d’un Yasiin Bey en état de grâce.
Écouter Bang Bien, c’est sentir l’écho d’un sound system bricolé dans une cave de Leeds et simultanément la projection d’un futur où la musique sert d’oxygène collectif. C’est une transe autant qu’un manifeste, un morceau qui rappelle qu’un beat, quand il est habité, peut encore déplacer les foules et fissurer les murs de la résignation.
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