Avec Peter Litvin, il est toujours difficile de savoir où finit la musique et où commence la performance. Personnage borderline, héritier punk des pranksters et des freaks arty new-yorkais, il s’invite aujourd’hui dans le terrain du rock alternatif et de l’alt pop avec Don’t Break It, premier extrait d’un nouvel album qui promet déjà plus de chaos que de confort.
Ce qui intrigue, c’est le décalage constant entre la densité de sa discographie — une vingtaine d’albums sous divers pseudos — et la sensation qu’il recommence à zéro à chaque sortie. Don’t Break It joue exactement de ça : un titre à la fois carré et dissonant, où l’ossature pop se voit bousculée par des structures accidentées, des éclats noise et des respirations électroniques. C’est une chanson qui refuse de s’aplatir pour séduire, préférant laisser la tension intacte, jusqu’à l’obsession.
Litvin n’est pas qu’un musicien : il est aussi acteur et réalisateur (on se souvient de son rôle dans le nanar culte Hectic Knife de Troma Entertainment). Son univers reste traversé par cette esthétique du bricolage extrême, du mauvais goût assumé et de la subversion malicieuse. Son anecdote la plus récente — une perquisition des flics venus vérifier s’il n’avait pas volé 22 000 dollars d’or — aurait pu être un sketch. Chez lui, la vie et l’art se confondent, et Don’t Break It reflète cette porosité : un morceau à la fois sérieux et absurde, fragile et abrasif.
Entre alt-pop et rock distordu, Litvin mélange ses obsessions de producteur (il a déjà bossé avec James Arthur ou Lauv) à son ADN d’agitateur. Le résultat n’est pas un simple single, mais une porte d’entrée vers un disque qui s’annonce comme une œuvre-monde, aussi bancale que fascinante. Avec Peter Litvin, il ne s’agit jamais seulement d’écouter : il faut plonger, quitte à s’y perdre.
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