Un morceau comme Okay Alright ne se découvre pas, il s’attrape. Comme une vague sonore surgie d’un vieux poste radio branché sur une fréquence parallèle, entre deux époques et trois genres musicaux qui se percutent. Peter Litvin ouvre son album Exit Reality avec un titre qui sonne comme une collision volontaire : indietronica saturée de couleurs, pop alternative qui frise la parodie, et ce goût persistant pour le kitsch des années 90 réhabilité en arme de séduction massive.
Ce qui frappe d’abord, c’est la manière dont Litvin manipule le déséquilibre. Les guitares semblent trop brillantes, les claviers trop sucrés, la voix trop proche du micro. Et pourtant, tout tient. C’est dans cet excès assumé que la chanson trouve son centre de gravité, comme si l’artiste voulait rappeler que l’honnêteté musicale passe parfois par le lâcher-prise total. On pense à Beck période Odelay, à la désinvolture de MGMT, mais aussi à une veine plus artisanale, presque garage, où l’on sent chaque bouton de compresseur poussé un peu trop loin.
Derrière la façade loufoque, il y a pourtant une vraie intelligence pop. Litvin sait écrire des refrains qui collent au cerveau, il sait comment injecter de la funk dans un couplet sans dénaturer l’ensemble, comment faire d’un accident sonore une signature. Sa carrière pléthorique — plus de vingt albums sous toutes sortes de pseudonymes — explique cette aisance : on entend l’expérience d’un musicien qui ne cherche plus l’approbation, mais le plaisir brut de fabriquer un univers entier en trois minutes trente.
Okay Alright n’est donc pas seulement une ouverture d’album : c’est une invitation à perdre ses repères pour en retrouver d’autres, plus instinctifs. Une chanson qui rappelle que le “cool”, loin des artifices marketés, naît souvent du hasard, du too much, de cette folie qui transforme le bizarre en hymne.
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