Impossible de ne pas sourire en écoutant Chalala d’Azoo. Pas ce sourire lisse de façade, mais celui qui surgit quand une vérité brute est habillée d’humour, quand une histoire personnelle se transforme en refrain populaire, taillé pour résonner dans les cages d’escalier comme sur les plateformes de streaming.
Azoo arrive avec une identité que peu osent assumer frontalement : rappeur marseillais, juif, et fier d’en faire une matière poétique. Son Chalala est une passerelle entre cultures, un pont dressé entre le français et l’hébreu, entre les souvenirs de la cité phocéenne et un héritage spirituel qu’il revendique sans dogme ni posture. Le morceau groove dans un mélange subtil de pop-rap et de second degré, porté par un flow qui ne cherche pas la démonstration mais l’adresse directe, comme si Azoo s’installait à côté de nous pour raconter sa vie en improvisant une comptine urbaine.
Ce qui frappe, c’est la fluidité avec laquelle il réussit à glisser d’un idiome à l’autre, sans exotisme forcé. La langue devient rythme, la rime devient sourire, et l’ensemble se transforme en un hymne à la légèreté consciente. Derrière l’ironie, il y a des cicatrices, des regards croisés dans la rue, une différence qu’il a dû porter comme un poids et qu’il choisit aujourd’hui de transformer en force.
Chalala n’est pas qu’un morceau, c’est un manifeste déguisé en ritournelle. Une manière de rappeler que le rap, avant d’être industrie, est d’abord une histoire de sincérité et de communauté. Azoo ne joue pas au prophète, il joue avec ses mots, avec son accent, avec ses héritages. Et de ce jeu naît quelque chose de précieux : une chanson qui désarme, qui rassemble et qui, sans avoir l’air d’y toucher, inscrit Marseille encore un peu plus comme une capitale mondiale du métissage sonore.
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