La première écoute d’Every Breath m’a donné l’impression de traverser un tunnel aux parois translucides, où chaque pas résonne d’un écho qui n’appartient qu’à soi. Pas d’intro fracassante, pas de démonstration de force : juste une pulsation qui s’installe, sobre et insistante, comme le battement obstiné d’une veine qu’on ne parvient pas à ignorer. Dans cet espace suspendu, Anjalts ne raconte pas une histoire, elle en dessine les contours à travers le souffle, la vibration et ce mélange de chair et de circuits qui semble être devenu sa signature.
Le morceau s’organise autour d’une ligne de basse qui frappe avec la constance d’un cœur mécanique, mais dont chaque rebond porte en lui une nuance d’humanité. L’acoustique vient s’y greffer comme un souvenir fragile : une corde pincée, un accord qui s’échappe, un fragment d’intimité glissé au milieu d’une architecture numérique. Ce dialogue permanent entre chaleur organique et froideur électronique fait de Every Breath un objet hybride, un territoire poreux où l’on danse sans jamais oublier qu’on respire.
La voix d’Anjalts, éthérée et pourtant proche, agit comme un voile posé sur cette mécanique. Elle flotte, se détache à peine du décor, mais c’est dans cette retenue que naît sa force. Plutôt qu’une déclaration frontale, c’est une confidence nocturne : elle n’impose pas, elle s’infiltre. On l’écoute comme on suivrait une silhouette au loin, reconnaissable seulement à ses contours mouvants.
Ce qui frappe, au-delà de la production impeccable, c’est cette impression de rituel intime. Chaque élément semble placé pour rappeler que le souffle est fragile, que la connexion n’est jamais acquise. Dans une époque saturée de réseaux et de flux, Anjalts choisit l’épure et la suggestion. Every Breath n’est pas une chanson qui cherche à occuper la pièce, mais à révéler le vide autour de nous, et la beauté qui se cache dans ce vide.
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