Chaque clubber connaît ce moment où la frontière entre retenue et abandon se dissout, où l’on cesse d’être un corps qui danse pour devenir un corps traversé par le son. C’est précisément cette bascule que Nico Falla capture avec Inner Freak, un track Tech House brut et incandescent qui agit comme une autorisation à lâcher prise, à laisser s’exprimer l’animal tapis dans la pénombre.
À seulement 22 ans, le producteur guatémaltèque s’impose déjà comme l’une des voix les plus prometteuses de la scène électronique latino-américaine. Avec Inner Freak, il confirme sa signature : un groove tendu, façonné par des kicks secs et une basse charnelle, qui refuse la mollesse des formats trop policés. Ici, le morceau respire l’urgence, l’envie de faire monter la sueur au front et de pousser la foule vers cette transe où le collectif devient organisme.
Ce qui frappe, c’est l’usage de sa propre voix, éraillée, presque murmurée, qui injecte une dose de chair dans ce décor de machines. Loin des gimmicks vocaux interchangeables, Falla choisit l’organique, et cela donne à son track une aura singulière, sale et hypnotique. On pense autant aux sets moites de Solardo qu’aux fulgurances de Chris Lake, mais avec une patte plus jeune, plus insolente, prête à renverser le club comme un skateboarder casse une rampe.
Ce n’est pas un hasard si son parcours l’a déjà mené jusqu’à Tomorrowland ou Ultra. Avec Inner Freak, on comprend qu’il ne s’agit pas seulement d’aligner des drops : Nico Falla construit une dramaturgie, une montée qui se joue de la patience des danseurs avant d’exploser dans un lead obsédant, calibré pour prolonger l’ivresse collective jusqu’au lever du jour.
Dans un monde électronique saturé de clones, Falla choisit l’authenticité et l’excès. Inner Freak n’est pas un morceau pour accompagner la soirée : c’est le morceau qui la bascule.
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