Tout commence par une montée. Pas celle d’une substance chimique, mais d’une émotion qui s’infiltre dans le sang à la vitesse d’un battement de cœur. High on Love d’ANTO, c’est ce moment précis où l’amour te fait planer — avant de te rappeler brutalement que chaque ivresse a son crash.
À 22 ans, la chanteuse autrichienne signe un morceau de funk pop sous tension, à la frontière entre sensualité et lucidité. Sa voix, claire comme un néon rose dans la nuit, se promène entre euphories et vertiges. Derrière ses refrains lumineux, il y a une vraie noirceur : celle des dépendances qu’on s’invente pour survivre à l’amour. Car ici, l’addiction n’est pas une métaphore — c’est une métamorphose.
ANTO décrit ce trouble avec une précision clinique et poétique à la fois. Les couplets évoquent la désorientation du corps amoureux, les nuits sans sommeil, les respirations qui s’accordent puis se désaccordent. On pense à Amy Winehouse pour la sincérité crue, à Dua Lipa pour la brillance des refrains, à Sade pour cette façon d’allier élégance et douleur. Mais ANTO garde son empreinte : un groove mesuré, tendu, presque nerveux, où chaque note semble respirer entre deux battements d’angoisse.
La production, tout en funk moderne, oscille entre douceur et danger. Une basse ronde, moelleuse, qui te berce comme un faux ami. Une guitare légèrement saturée, toujours prête à mordre. Et par-dessus, la voix d’ANTO, mi-confession mi-avertissement, qui s’adresse à elle-même autant qu’à nous. High on Love n’est pas une chanson de rupture : c’est une leçon d’équilibre. Elle parle de ce moment où l’on comprend que le plaisir peut devenir poison, et que la vraie force, parfois, c’est de se désintoxiquer du regard de l’autre.
Mais derrière la morale, il reste le frisson. Ce frisson coupable, celui qu’on ressent quand le groove repart, quand le refrain nous ramène sur le fil du vertige. ANTO ne condamne pas l’amour : elle l’observe, fascinée, lucide, un peu brûlée. High on Love est une confession déguisée en hymne. Une déclaration à la fois sensuelle et dangereuse, où la mélodie caresse pendant que les mots piquent.
Et c’est peut-être ça, sa vraie réussite : transformer le manque en style, la douleur en groove. ANTO plane, mais elle sait exactement où elle va.
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