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JAK sur Someone I Can Roll With (feat. RichMusiq) : l’amour s’effrite en slow motion sous les néons

JAK sur Someone I Can Roll With (feat. RichMusiq) : l’amour s’effrite en slow motion sous les néons
  • Publishedoctobre 7, 2025

J’ai eu l’impression, en écoutant Someone I Can Roll With, de surprendre un souvenir qui refusait de mourir. Ce n’est pas une chanson, c’est une chambre encore tiède d’un amour évaporé. La prod s’ouvre comme un soupir : un battement étouffé, un souffle électronique, une basse qui marche à pas feutrés sur le carrelage froid du manque. JAK y dépose sa voix comme on écrit à une ex qu’on ne devrait plus contacter — calme, lucide, mais avec ce tremblement dans la gorge qui dit tout le contraire.

Il y a dans ce morceau un sens du détail émotionnel rare. Le tempo est lent, volontairement vacillant, comme si le morceau hésitait à aller de l’avant. Les silences entre les mots sont presque plus parlants que les paroles. Someone I Can Roll With joue cette partition fine entre la nostalgie et l’acceptation, entre l’envie de recoller les morceaux et celle de simplement laisser la vie filer. On sent la main d’un artiste qui comprend le pouvoir du non-dit, du murmure, de la retenue.

RichMusiq vient s’y glisser comme une ombre parallèle, un écho de la tendresse passée. Leur dialogue est presque spectral : deux voix qui se frôlent sans jamais vraiment se toucher, comme deux silhouettes séparées par la buée sur une vitre. Ce featuring n’est pas une addition, c’est une extension, un dédoublement du même sentiment — le besoin d’être compris sans avoir à parler.

Techniquement, JAK fait du minimalisme un terrain d’émotion pure. Pas de beat tonitruant, pas d’effet gratuit. Le morceau respire dans l’espace qu’il crée : chaque note, chaque reverb a une fonction narrative. La mélodie avance comme une voiture dans la nuit, guidée par les phares d’un souvenir trop présent. C’est du pop-rap dans sa forme la plus désarmée, celle qui troque la punchline contre le frisson.

Mais derrière cette délicatesse se cache quelque chose de plus profond : une désillusion moderne. L’amour chez JAK n’est pas un refuge, c’est un terrain instable. Il chante la lente érosion du lien, la tendresse qui se transforme en routine, la complicité qui devient politesse. Et pourtant, on sent qu’il y croit encore, un peu — qu’il attend peut-être qu’une main se tende, même dans le noir.

À la fin, Someone I Can Roll With ne console pas. Il accompagne. Il te laisse dans ton silence, avec un goût doux-amer sur la langue et cette sensation d’avoir été vu sans artifice. JAK signe ici une confession d’une justesse presque cinématographique — un de ces morceaux qui ne se dansent pas, mais qui s’écoutent la tête contre la vitre, quand la ville défile et qu’on se demande encore pourquoi c’est si difficile d’aimer sans se perdre.

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Written By
Extravafrench

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