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Steven Araico nous fait craquer pour « Sirens » : la dérive douce d’un cœur à la surface du vide

Steven Araico nous fait craquer pour « Sirens » : la dérive douce d’un cœur à la surface du vide
  • Publishedoctobre 7, 2025

Ce morceau m’a pris comme une vague. Pas de celles qui frappent fort, mais de celles qui t’aspirent lentement, jusqu’à ce que tu réalises que tu flottes déjà trop loin du rivage. Sirens, c’est ça : une traversée en apnée à travers les eaux troubles d’une mélancolie lumineuse. Steven Araico y fabrique un monde suspendu, entre rêve et chute, où la douleur se dissout dans l’écho des synthés et la douceur d’un beat qui pulse à peine.

Ce n’est pas un morceau de désespoir, pas vraiment. Plutôt un cri retenu, un murmure noyé dans la reverb. L’univers sonore qu’il déploie tient du mirage : trap cotonneuse, nappes aériennes de cloud hop, mélodies qui fondent comme du sucre dans la pluie. On pense à Joji pour le spleen, à Post Malone pour l’ivresse mélodique, mais Araico a cette manière bien à lui d’habiter la distance — de chanter l’absence sans la nommer, de faire du vide un décor presque accueillant.

La voix, floutée, presque spectrale, semble venir d’une autre pièce. Elle ne cherche pas à impressionner, elle s’infiltre. On sent que Steven ne “chante” pas au sens classique — il confesse. Il laisse s’échapper ce qu’il ne peut pas dire autrement. Et dans ces quelques minutes de flottaison, tout devient fragile, flottant : les émotions se mêlent aux textures électroniques comme si le réel se dissolvait lentement dans un halo de lumière froide.

Techniquement, Sirens est d’une précision clinique. Chaque hi-hat, chaque souffle de basse semble placé au millimètre, mais la production garde cette impression d’imperfection organique, de morceau bricolé dans la solitude d’une chambre à 3 heures du matin. C’est peut-être ça la beauté du son de Steven Araico : il capture l’intimité brute, sans fioritures, comme une photo floue mais sincère.

L’image des “sirènes” revient comme une métaphore obsédante : celles qu’on entend au loin dans la ville, mais aussi celles, mythologiques, qui chantent pour mieux te perdre. On ne sait pas s’il s’adresse à une femme, à un souvenir, ou à lui-même. Tout ce qu’on comprend, c’est qu’il dérive — volontairement.

Ce qui frappe dans Sirens, c’est cette pudeur dans le chaos. La douleur n’est jamais théâtrale, elle se glisse entre les lignes, dans le choix d’un mot, dans la façon dont la voix s’efface sur le dernier refrain. C’est un morceau d’après minuit, fait pour ceux qui cherchent le calme dans le tumulte, la beauté dans la tristesse.

Steven Araico signe ici une pièce rare, fragile et magnétique, qui transforme le mal-être en matière sonore, la solitude en caresse. Sirens ne cherche pas à consoler — il se contente d’être vrai. Et c’est ce qui le rend, paradoxalement, apaisant.

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Extravafrench

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