La première écoute de Why Always Me agit comme une montée d’adrénaline dans une ruelle humide de Londres à l’aube, ce moment où le bitume fume encore des excès de la veille. DEELA, mi-impératrice, mi-insoumise, surgit de cette brume avec une allure de conquérante fatiguée, mais invincible. Elle n’attend pas la validation : elle l’impose, avec ce calme souverain propre aux artistes qui ne jouent pas à être, mais qui sont.
La production, signée avec l’aisance d’une déesse des temps modernes, mêle le claquement tranchant du trap britannique à des éclats d’afrobeats subtils, presque organiques, qui vibrent sous la peau. Tout ici respire la maîtrise — une précision rythmique qui frôle l’obsession, un soin dans la texture sonore qui fait de chaque percussion un battement de cœur, de chaque silence un espace de pouvoir. Le morceau est un couloir d’énergie, une pulsation qui n’en finit pas de se réinventer, à la fois club et confession, statement et sortilège.
Ce qui fascine chez DEELA, c’est cette capacité à se tenir entre deux mondes — celui de la performance et celui de l’intime. Elle parle avec la voix d’une génération qui veut dominer sans s’excuser, mais qui ne renie pas la vulnérabilité du chemin parcouru. Dans Why Always Me, elle se regarde dans le miroir de ses propres ambitions, sans fard, sans sourire forcé, et trouve la réponse dans la beauté brute de son audace. Ce n’est pas une complainte d’égotrip, c’est un autoportrait — fier, nuancé, brûlant.
On pense à Little Simz pour la rigueur du verbe, à Tems pour la grâce du timbre, mais DEELA glisse hors des comparaisons comme un diamant entre les doigts. Elle incarne ce moment rare où la musique devient territoire, où chaque beat semble gravé pour affirmer : “je suis ici, je suis réelle, je suis mon propre mythe.” Sa voix ne cherche pas l’effet, elle cherche la vérité — un grain chaud, presque animal, qui accroche la peau autant que l’esprit.
Why Always Me n’est pas un cri d’ego : c’est un manifeste d’existence. Une manière de dire que la grandeur n’a pas besoin d’excuses, qu’elle se conquiert à coups d’intuition, de persévérance, et de ce feu qu’on ne peut pas feindre. DEELA n’explique rien, elle avance. Et dans son sillage, la scène britannique tremble doucement — comme si, quelque part entre Lagos et Brixton, une nouvelle ère venait de naître.
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