J’ai longtemps cru que la musique faite pour se relever devait forcément être violente, rugueuse, déchirée. Et puis j’ai entendu It’s Okay. Une caresse électronique signée CATBEAR, duo queer de Brighton et South London, qui transforme la douleur en lumière avec une douceur déconcertante. C’est une chanson qui ne crie pas : elle respire. Une main posée sur l’épaule, un sourire fatigué, une promesse chuchotée dans la nuit — “tu as survécu, et c’est déjà assez.”
Zoe Konez, voix suspendue entre fragilité et puissance, chante comme on parle à soi-même après la tempête. Elle ne joue pas l’héroïne : elle raconte la reconstruction. Son timbre, éthéré mais ancré, plane au-dessus de synthés qui s’ouvrent comme des halos, entre Robyn et MUNA, entre la nostalgie des années 80 et la sincérité de l’alt-pop moderne. On y sent la maîtrise de la productrice autant que la sensibilité de l’autrice : une architecture émotionnelle ciselée, presque méditative, mais où chaque pulsation semble issue d’un cœur humain, non d’une machine.
It’s Okay parle de ce moment précis où l’on cesse de vouloir plaire, où le masque tombe, et où l’on comprend que la liberté n’est pas une explosion, mais une acceptation lente, presque timide. Il y a, dans cette montée progressive vers l’euphorie, quelque chose d’infiniment cathartique : un cri intérieur qui se transforme en souffle. CATBEAR y déploie tout ce qui fait sa singularité — cette alchimie entre mélancolie et empowerment, cette façon d’habiller la vulnérabilité de beats translucides et d’une production qui semble toujours à la lisière du rêve.
Mais au-delà des textures, It’s Okay est un manifeste queer. Pas dans le militantisme frontal, mais dans cette affirmation simple : exister, persister, aimer — sans s’excuser. La chanson célèbre la visibilité comme un acte de tendresse envers soi-même. Dans un monde saturé de perfection et d’images, CATBEAR choisit l’humanité.
À mesure que la chanson s’éteint, un sentiment persiste, doux et tenace : celui d’avoir été compris. It’s Okay ne cherche pas à impressionner — elle console. Et dans cette sincérité sans éclat inutile, CATBEAR touche à quelque chose de rare : la grâce de simplement être.
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