x
Music Pop

Romain Gutsy sur “Comme un azur dans l’âme” ou la poésie rauque d’un cœur cabossé

Romain Gutsy sur “Comme un azur dans l’âme” ou la poésie rauque d’un cœur cabossé
  • Publishedoctobre 11, 2025

Il chante comme on écrit une lettre qu’on n’enverra jamais. Une voix fêlée, chargée de tabac froid, d’espoir têtu et de nuits qui ne s’oublient pas. Avec Comme un azur dans l’âme, Romain Gutsy continue d’explorer cette frontière délicate entre la chanson d’auteur et la confession intime, entre la légèreté du jazz et la gravité d’un blues qui s’invite en douce.

Ce morceau, c’est un souffle suspendu. Une déclaration d’amour écrite à la main, entre tendresse et désillusion, où chaque mot pèse autant que le silence qui le suit. Romain chante l’amour comme un mirage bleu, un éclat fugace dans la grisaille du quotidien — cet “azur dans l’âme” qui fait tenir debout quand tout vacille. Il y a dans sa voix une fatigue douce, celle des hommes qui ont trop vécu pour mentir encore, mais pas assez pour cesser d’y croire.

Musicalement, Comme un azur dans l’âme s’inscrit dans une veine où la chanson française classique flirte avec les accents du folk transatlantique. Les arrangements, sobres et feutrés, laissent l’espace nécessaire pour que chaque respiration, chaque grain de voix raconte quelque chose. On y retrouve cette empreinte singulière de Gutsy : un jazz discret, une guitare qui caresse plus qu’elle ne griffe, une basse qui avance comme un cœur lourd. C’est une écriture à la fois précise et libre, celle d’un artisan de la chanson plus que d’un poseur de refrains.

On comprend pourquoi ses influences vont de Brel à Cohen, de Nina Simone à la mélancolie d’un vieux bar de Montparnasse. Comme eux, Romain ne cherche pas à séduire — il cherche à toucher. Il raconte la foi, la chute, la beauté, sans détour ni vernis. Son art tient du murmure et de la confession, un peu à la manière d’un conteur qui aurait troqué la scène pour une table de bistrot, un verre de rouge posé à côté du micro.

Dans un paysage musical souvent obsédé par la perfection numérique, Gutsy rappelle l’importance du grain, du souffle, de l’imperfection vivante. Comme un azur dans l’âme n’est pas un single à streamer distraitement : c’est une chanson à écouter tard, les yeux mi-clos, en laissant la voix rugueuse de Romain se frayer un chemin dans la mémoire.

Ce n’est pas une chanson d’amour. C’est un aveu. Et comme tous les aveux, il tremble un peu — mais c’est dans ce tremblement-là que réside la vérité.

Pour découvrir plus de nouveautés POP, n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVAPOP ci-dessous :

Written By
Extravafrench

Laisser un commentaire

En savoir plus sur EXTRAVAFRENCH

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture