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Voici willoh sur « Buckshot » ou la tempête fragile d’une fille de McDo devenue alchimiste du chaos

Voici willoh sur « Buckshot » ou la tempête fragile d’une fille de McDo devenue alchimiste du chaos
  • Publishedoctobre 11, 2025

C’est une chanson qui ne rentre dans aucun cadre, une onde nerveuse née dans une chambre du Missouri, entre un ordinateur fatigué et un cœur trop plein. Buckshot de willoh, 19 ans, sonne comme une collision volontaire — un carambolage poétique entre la naïveté des débuts et une maîtrise sonore presque instinctive. Ce n’est pas de la pop au sens lisse du terme, c’est une émotion désossée, passée à la ponceuse, puis recollée n’importe comment — mais miraculeusement juste.

willoh compose comme d’autres griffonnent dans la marge, sans chercher la perfection : elle capture ce qui brûle, ce qui déborde. Sa voix flotte au-dessus du morceau comme une brume électrique, un murmure qui oscille entre confession et défi. Derrière, les textures se heurtent — des synthés distordus, une rythmique bancale, presque maladroite, mais qui devient justement le cœur battant de la chanson. Tout semble sur le point de s’effondrer, et pourtant tout tient. C’est le genre d’équilibre que seule la sincérité brute peut maintenir.

On devine la solitude dans laquelle cette musique est née. Les murs tapissés de doutes, les heures à bricoler des boucles sur LogicPro achetés grâce aux pourboires du McDo du coin. Cette histoire, celle d’une jeune femme qui transforme ses quarts de nuit en mélodies de survie, s’entend dans chaque seconde. Buckshot n’a rien d’un produit — c’est un acte d’auto-création.

Le texte, introspectif jusqu’à l’os, explore l’acceptation : pas celle, fade, des livres de développement personnel, mais celle qui fait mal — accepter qu’on est changeant, contradictoire, que le calme n’est qu’une parenthèse avant la prochaine tempête. Chaque section du morceau semble naître d’une humeur différente : la culpabilité, la colère, le détachement, la résignation. Et puis le silence, ce moment suspendu où willoh semble simplement respirer avant de replonger.

Ce qui rend Buckshot bouleversant, c’est qu’il ne cherche jamais à plaire. C’est un cri fragile, presque bancal, mais qui touche parce qu’il dit vrai. Dans ce chaos de sons et d’émotions, willoh invente un langage : celui des filles qui tombent mais continuent à chanter, des rêveuses qui font de leurs cicatrices des rythmes.

Le Missouri n’a peut-être pas encore réalisé qu’il abrite une météorite. Buckshot explose doucement, mais son écho résonnera longtemps.

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Written By
Extravafrench

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