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Music Pop

The New Citizen Kane revient avec « I Don’t Need To Say & Eyes Wide Shut »

The New Citizen Kane revient avec « I Don’t Need To Say & Eyes Wide Shut »
  • Publishedoctobre 15, 2025

Kane Luke n’écrit pas de chansons d’amour, il les désosse. Sous son alias The New Citizen Kane, il ne chante pas la romance mais l’après, l’écho qui s’étire quand les corps se taisent et que les regards continuent de parler. I Don’t Need To Say et Eyes Wide Shut sont deux chapitres d’un même roman électrique : celui où la passion s’éteint à force de brûler trop fort, où la vérité devient un reflet sur une vitre embuée.

I Don’t Need To Say commence comme une respiration. Le synthé s’ouvre lentement, une pulsation régulière s’installe, presque rassurante, comme une main posée sur la nuque. On sent le temps se dilater, les battements s’espacer. Ce n’est pas une déclaration, c’est une continuité : la façon dont l’amour mature devient silence, présence, compréhension tacite. Kane Luke y construit une architecture de verre et de lumière, un espace où les émotions sont contenues mais jamais étouffées. Il fait ce que peu d’artistes osent encore faire : capturer le calme après le feu.

Mais ce calme n’est qu’un prélude à la chute. Eyes Wide Shut entre comme un poison discret. La basse, épaisse et reptilienne, s’infiltre dans le corps, les nappes électroniques se resserrent jusqu’à créer une tension presque physique. On est dans la chambre d’un amour malade, entre lucidité et abandon. Ce morceau transpire la contradiction : le désir comme une plaie, la lucidité comme un vertige. On pense à Depeche Mode, à James Blake, à cette manière de rendre la douleur presque élégante.

Kane Luke navigue entre ces deux pôles — l’amour sincère et la dépendance maquillée en passion — avec une précision chirurgicale. Il ne cherche pas à séduire, mais à mettre à nu. Dans sa voix, dans ses textures sonores, il y a quelque chose d’à la fois clinique et sensuel, un équilibre rare entre maîtrise et fragilité. I Don’t Need To Say et Eyes Wide Shut fonctionnent comme les deux extrémités d’un même câble : l’un porte la lumière, l’autre conduit l’orage.

À l’écoute, on a la sensation d’être enfermé dans une bulle de verre qui se fissure doucement. Chaque son, chaque souffle, semble conçu pour rappeler que l’amour est un territoire instable : parfois un abri, souvent un champ de mines. Kane Luke signe ici non pas deux singles, mais deux confessions. Deux gestes humains, presque trop humains. Et au fond, c’est peut-être ça, la révolution silencieuse de Psychedelika Pt. 1 : rendre la complexité des sentiments à nouveau audacieuse, à nouveau belle.

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Extravafrench

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