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Music Rap

Steve Poet se confesse à ciel ouvert sur « Let Go »

Steve Poet se confesse à ciel ouvert sur « Let Go »
  • Publishedoctobre 20, 2025

Ce n’est pas un rap de façade, ni un texte qui cherche la punchline à tout prix. Let Go de Steve Poet, c’est une plaie qui parle, un instant suspendu entre lucidité et tendresse. Pas de grand fracas, pas de flow acrobatique, juste une voix d’homme qui raconte la fin — celle d’un amour, d’une illusion, d’un équilibre. Une rupture vue non pas comme un drame mais comme une délivrance silencieuse, presque spirituelle.

Steve Poet porte bien son nom. Chez lui, le hip-hop se tisse de mots simples, mais lourds de vécu. Il raconte l’amour sans filtres, sans vernis, dans cette tradition britannique du spoken word qui privilégie la vérité brute au clinquant du flow. Le morceau glisse sur une production minimale : quelques nappes douces, une rythmique feutrée, et cette basse discrète qui pulse comme un souvenir qu’on n’arrive pas à éteindre. Il y a du James Blake dans l’air, mais avec les deux pieds solidement ancrés dans la rue — là où le romantisme n’est jamais naïf, juste tenace.

Ce qui émeut ici, c’est le calme. L’absence de colère. Steve ne règle pas ses comptes, il se libère. “Let Go” n’est pas une injonction à l’autre, mais à soi-même. On y sent la fatigue d’avoir trop donné, l’amertume douce des matins après la tempête, et surtout, cette beauté fragile de ceux qui acceptent de ne plus se battre pour retenir ce qui s’effrite.

Le flow, presque parlé, a la pudeur d’un journal intime. Il raconte sans performance, mais chaque mot trouve sa place exacte, comme s’il pesait sur la langue avant de tomber. C’est un rap d’équilibre, de respiration, un morceau qui réconcilie l’émotion et la forme — à mille lieues des narrations artificielles qu’on croise trop souvent.

Dans Let Go, on entend un homme qui parle à son reflet, pas à son public. C’est ce qui rend ce titre si déchirant. Il ne cherche pas à convaincre, il cherche à comprendre. Et quelque part, dans cette honnêteté désarmée, Steve Poet touche à ce que le hip-hop britannique fait de plus rare aujourd’hui : de la poésie, sans majuscules, sans gimmick, juste une vérité nue posée sur un tempo fragile.

On sort du morceau un peu comme après un adieu bien dit — vidé, apaisé, avec ce goût doux-amer d’avoir entendu quelqu’un dire ce qu’on n’a jamais su formuler. Let Go, c’est le contraire d’un cri : c’est un souffle qui pardonne.

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Written By
Extravafrench

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