x
Music Now Rap

Là où le hip-hop touche le ciel et affronte les ombres, il y a ABSYTE sur « Dreamz »

Là où le hip-hop touche le ciel et affronte les ombres, il y a ABSYTE sur « Dreamz »
  • Publishedoctobre 21, 2025

Il y a des morceaux qui ne se contentent pas de s’écouter : ils s’infiltrent, lentement, comme un souvenir d’une autre vie. Dreamz d’ABSYTE appartient à cette catégorie rare. Ce n’est pas une simple piste de rap alternatif, c’est une expérience extracorporelle — un trip mystique sous psydub, un rêve lucide posé sur un beat lo-fi, un combat intérieur mené dans la brume des fréquences basses.

Le morceau s’ouvre comme un souffle. Un écho lointain, presque religieux, s’élève, avant que la rythmique ne vienne battre à la manière d’un cœur inquiet. ABSYTE ne rappe pas, il incante. Sa voix se glisse dans le tissu du son, mi-chaman mi-conteur, déroulant un monologue spirituel sur la connexion invisible entre les êtres, sur la haine projetée, sur la guerre invisible que mènent nos esprits pendant le sommeil. Il parle de dreams, mais ce ne sont pas les rêves des winners : ce sont ceux qui sentent le métal froid, la peur, les prémonitions, la lutte contre la noirceur que les autres déposent en nous.

Il y a du Shabazz Palaces dans cette approche métaphysique du hip-hop, du Flying Lotus dans la texture éthérée, et un peu de Saul Williams dans la gravité des mots. Pourtant, Dreamz reste propre à ABSYTE — une signature sonore faite d’abîme et de lumière, où chaque son semble signifier quelque chose, où le moindre silence pèse.

Techniquement, la production est une merveille : nappes ondulantes, basses liquides, percussions qui claquent comme des gouttes de pluie sur un toit d’étain. On navigue entre trance et méditation, entre conscience et inconscient. La structure n’obéit pas aux codes du rap classique — elle se déploie comme une vision, sans couplets fixes ni refrains rassurants, mais avec un flux hypnotique qui ne lâche jamais l’oreille.

Dreamz est un miroir tendu à nos parts sombres, une prière pour ceux qui ont compris que la violence du monde s’immisce parfois jusque dans nos songes. ABSYTE y peint la guerre mentale des marginaux, la spiritualité urbaine des éveillés, l’idée que le hip-hop peut encore être un langage cosmique.

Un morceau à écouter seul, dans la nuit, casque vissé, le regard fixé sur un point invisible — celui où le réel et le rêve cessent enfin de se distinguer.

Pour découvrir plus de nouveautés RAP, HIP-HOP, TRAP et DRILL n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVARAP ci-dessous :

Written By
Extravafrench

Laisser un commentaire

En savoir plus sur EXTRAVAFRENCH

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture