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Music Pop

La fièvre étrange d’un groove hanté par Like a Dead Poet sur « Twilight »

La fièvre étrange d’un groove hanté par Like a Dead Poet sur « Twilight »
  • Publishedoctobre 24, 2025

La nuit s’installe doucement, un violet trouble s’étire sur les façades, et quelque part dans cette heure suspendue, Twilight pulse comme un cœur sous sédation. Like a Dead Poet ne chante pas la lumière ni les ténèbres — elle s’attarde dans cette zone d’entre-deux, ce moment où le réel se délite, où le funk devient spectre et la pop, possession.

Dès les premières mesures, la basse glisse avec une sensualité inquiétante, presque organique, comme si elle respirait sous la peau. Les guitares, tordues par des effets liquides, se mêlent à un beat feutré, au bord du trip-hop, et la voix, grave et charnelle, se hisse lentement hors de l’ombre. On croirait entendre une apparition — un murmure qui danse, un frisson qui groove. Twilight n’est pas une chanson, c’est un sortilège.

Ce qui fascine chez Like a Dead Poet, c’est cette façon de concilier la chair et le spectral. Elle compose comme on peint avec des ombres : sa pop n’est jamais lisse, sa soul jamais trop chaude. Chaque note semble hantée par un souvenir ou un manque. On pense à Prince pour le funk incarné, à Fiona Apple pour la tension nerveuse, à Caroline Polachek pour le lyrisme vaporeux — et pourtant, l’ensemble garde une signature très personnelle, presque littéraire.

La voix se déploie comme une confession chuchotée à minuit, trempée d’élégance et de mystère. Elle chante le trouble moderne — ce mélange de désir, d’anxiété et d’auto-ironie — mais sans se plaindre. Au contraire, Twilight semble dire : “viens danser avec tes peurs, elles aussi ont besoin d’un peu de lumière.”

Tout dans ce morceau respire le paradoxe : c’est à la fois hypnotique et mélancolique, terrien et surnaturel. La structure même — mi-funk, mi-rock, baignée de soul — évoque une forme de résistance poétique : celle de ne pas choisir entre groove et grâce, entre sensualité et vertige.

Like a Dead Poet signe ici une ode à la confusion, à cette beauté trouble des fins de journée où tout semble possible parce que rien n’est encore figé. Twilight, c’est la bande-son d’un monde intérieur qui tangue mais refuse de s’effondrer. Un funk spectral, une danse des fantômes modernes, un slow pour âmes insomniaques. Et dans ce clair-obscur vibrant, Like a Dead Poet impose sa propre lumière — vacillante, mais impossible à ignorer.

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Written By
Extravafrench

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