Sous la lumière dorée de Can’t Go Back, Lerocque fait danser la nostalgie avec un sourire en coin, comme s’il venait d’embrasser le passé une dernière fois avant de lui tourner le dos. Ce morceau, aussi doux qu’un souvenir d’enfance, trace les contours d’une époque révolue — celle où le temps semblait inépuisable, où chaque instant s’étirait avec la lenteur magique de l’innocence. Mais ici, la nostalgie n’est pas un poids : c’est une pulsation, un moteur, un souffle qui propulse vers demain.
Dès les premières secondes, le morceau séduit par son équilibre délicat entre la sensualité du R&B et la limpidité solaire de la pop électronique. La production scintille comme un reflet sur l’eau : des synthés ronds, une rythmique souple, un groove presque translucide, et cette voix, celle de Lerocque, qui semble sortie d’un rêve en technicolor. Sa manière de chanter — mi-caressante, mi-suspendue — évoque ces instants suspendus entre la joie et la mélancolie, là où le cœur hésite entre rire et regret. On y entend la trace d’un homme qui a trop vécu pour encore croire aux contes, mais pas assez pour cesser de les raconter.
Lerocque, c’est ce chanteur cosmopolite qui transforme le banal en poétique. Son accent, à la fois précis et désarmant, porte en lui cette beauté des êtres déplacés : ceux qui ont grandi entre les langues, entre les mondes, et qui traduisent leurs émotions en musique pour se sentir chez eux quelque part. Dans Can’t Go Back, cette hybridité devient une force : un pont entre la douceur du J-Pop, la chaleur du R&B contemporain et l’âme candide des chansons qui guérissent sans faire de bruit.
Sous la surface lumineuse, le texte creuse pourtant une faille : “You can’t go back” n’est pas une résignation, mais un constat lucide. L’enfance, les amours d’hier, les promesses naïves — tout cela reste derrière, et c’est bien ainsi. Ce que chante Lerocque, c’est la beauté de continuer, d’aimer encore sans garantie, d’avancer avec la mémoire comme boussole et la lumière comme seul bagage.
Chaque note, chaque souffle, chaque écho de ce titre respire la gratitude — celle de vivre, d’avoir perdu, d’avoir trouvé. Lerocque ne cherche pas à faire pleurer, mais à faire sentir : la douceur de ce qu’on ne peut plus toucher, la joie tranquille de l’avoir connu. Dans un monde saturé de certitudes, Can’t Go Back rappelle que la nostalgie, parfois, est la plus belle façon d’être présent.
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