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la mélancolie sous morphine par Cal Lynn sur Cotton Wool

la mélancolie sous morphine par Cal Lynn sur Cotton Wool
  • Publishedoctobre 24, 2025

On dirait que la chanson flotte. Comme un souvenir qu’on n’arrive pas à attraper, un matin de brume sur la côte anglaise. Cotton Wool, le nouveau single de Cal Lynn, ne cherche pas à impressionner. Il se contente de respirer lentement, de se lover dans ses guitares cotonneuses, dans cette douce ivresse où le temps semble s’être arrêté quelque part entre 1973 et une playlist lo-fi d’aujourd’hui.

Originaire du Nord mais installé à Brighton, Cal Lynn a cette manière rare d’écrire le passé comme s’il ne l’avait jamais quitté. Son timbre, légèrement voilé, rappelle les larmes contenues de Lennon, les rêveries fatiguées de Mac DeMarco, les éclats lunaires de T. Rex. Mais chez lui, la nostalgie n’a rien de décoratif : c’est un état d’âme, presque une philosophie. Cotton Wool parle de ces moments où l’on s’enveloppe de douceur pour ne plus rien sentir. Où l’on préfère la chaleur du coton à la brûlure de la vérité.

Le morceau avance comme un somnambule. Une guitare claire, des accords suspendus, un rythme discret, presque fragile. On entend la poussière des seventies mêlée à la mélancolie d’une ère saturée d’écrans. Lynn y sculpte le silence avec la tendresse d’un artisan : il ne plaque pas les sons, il les caresse. La production lo-fi, volontairement texturée, semble trembler sous le poids de ses propres émotions — chaque souffle, chaque frottement de corde devient un battement de cœur.

Mais derrière la douceur, il y a cette tension sourde. Cette impression que tout pourrait s’effondrer à tout moment. Cotton Wool n’est pas seulement une ballade nostalgique : c’est un aveu de fuite. Fuite du réel, des sentiments trop lourds, des visages qu’on préfère ne plus affronter. Et pourtant, en se perdant dans cette ouate sonore, Cal Lynn dit quelque chose de profondément vrai sur notre époque : cette incapacité à vivre pleinement sans s’anesthésier un peu.

Ce titre, c’est la bande-son d’un retour en voiture à 2 h du matin, les phares déchirant la brume, la radio crachotant un vieux vinyle. Entre spleen, douceur et lucidité, Cal Lynn signe un morceau suspendu, aussi fragile qu’un rêve qu’on voudrait retenir au réveil. Un de ces instants rares où la musique ne raconte pas seulement le passé — elle le ressuscite.

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Written By
Extravafrench

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