On dirait le souvenir d’un jeu vidéo rêvé par un philosophe. Magus Truth n’est pas qu’un morceau — c’est une invocation, une prière cybernétique adressée à l’enfance et à la transcendance. Neural Pantheon, dans son monde de synthèses épiques et de riffs électriques, réussit l’improbable : transformer la nostalgie en tempête.
Dès l’ouverture, on sent le souffle d’un univers en expansion. Les nappes synthétiques s’élèvent comme une brume sur un champ de bataille oublié, et la batterie, sèche et haletante, pose un tempo de marche céleste. Le morceau, inspiré par Chrono Trigger — jeu mythique, légende du pixel et du temps —, emprunte à la narration vidéoludique son sens du drame et de la catharsis. Mais Neural Pantheon ne se contente pas de l’évoquer : il en traduit la charge émotionnelle en matière sonore brute, entre dance-pop dystopique et rock alternatif sous tension.
Les guitares, elles, rugissent comme des portails qui s’ouvrent : saturées, métalliques, presque incandescentes. Elles taillent dans la masse des synthés comme un sabre dans l’éther, dessinant un relief où la mélodie se fait tantôt imploration, tantôt conquête. Et puis il y a cette voix — mi-humaine, mi-machine —, qui récite plus qu’elle ne chante, comme si elle lisait une prophétie oubliée à travers un filtre digital. Elle ne cherche pas la beauté, mais la vérité, celle du titre : Magus Truth.
Le morceau avance comme une transe cosmique, entre les éclats d’un solo spectral et le battement obstiné d’un cœur cybernétique. Ce n’est pas de la nostalgie douce : c’est une mémoire radioactive, une résurrection des émotions de 16 bits à l’ère de la 5G. Neural Pantheon fait dialoguer les époques — le passé pixelisé, le présent saturé, le futur en ruine — dans un seul cri.
On ressort de Magus Truth comme d’un rêve trop intense : le souffle court, le regard un peu ailleurs, avec cette impression étrange que le temps n’est pas une ligne, mais une boucle. Et dans cette boucle, la musique de Neural Pantheon brille comme un glitch sacré — la preuve que même dans le bruit des machines, il reste un peu d’âme.
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