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Music Rock

L’art de se refaire un visage à coups de fuzz par Ian McFarland sur Perfect Skin

L’art de se refaire un visage à coups de fuzz par Ian McFarland sur Perfect Skin
  • Publishedoctobre 24, 2025

Ce morceau a le goût du sang et du vernis. Perfect Skin sonne comme une gifle donnée dans un miroir, un hymne punk à la chirurgie émotionnelle, à ce besoin presque maladif de devenir quelqu’un d’autre pour supporter le reflet qu’on renvoie. Ian McFarland transforme cette obsession moderne en un uppercut sonore, fun, féroce, et un brin pervers — une satire du culte de la perfection, mais jouée avec un tel panache qu’on s’y abandonne, sourire aux lèvres.

Dès les premières secondes, la guitare crache sa vérité. Le fuzz se déploie comme une couche de maquillage mal étalée sur une cicatrice encore vive. La batterie, sèche et nerveuse, pulse à la manière d’un cœur sous adrénaline. On pense aux Wavves ou à FIDLAR, à cette jeunesse désenchantée qui danse sur sa propre fatigue. Mais là où d’autres sombrent dans le chaos, McFarland garde le contrôle : il orchestre le désordre. Chaque riff semble taillé au scalpel, précis dans sa sauvagerie.

Sous le vernis punk, on sent l’ombre d’un artisan méticuleux. Formé à Berklee, nourri à la sueur des clubs new-yorkais, McFarland a ce sens du montage sonore qui trahit son œil de cinéaste. Il ne compose pas une chanson, il met en scène une crise identitaire. Perfect Skin pourrait être le générique d’un film intérieur où le protagoniste s’arrache la peau pour en trouver une meilleure — une métaphore à la fois grotesque et sublime de notre époque obsédée par la surface.

Et puis, il y a l’humour. Ce ton ironique, presque cabotin, qui empêche la noirceur de tout avaler. McFarland rit de sa propre névrose, comme un clown conscient que son maquillage coule. Le morceau danse sur cette frontière : entre lucidité et délire, entre colère et auto-dérision. Ce n’est pas une posture, c’est une pulsion — un exorcisme en trois accords majeurs.

À la fin, il ne reste que l’écho des guitares, comme un bourdonnement dans le crâne après une nuit trop bruyante. Perfect Skin n’essaie pas de réparer quoi que ce soit : il célèbre le chaos, la dissonance, l’imperfection revendiquée comme un acte de liberté. Ian McFarland signe ici un titre viscéral, tranchant, et diablement contagieux — la preuve qu’on peut parler d’identité sans perdre la sueur ni le groove.

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Written By
Extravafrench

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