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Electro Music

Dan Laino sur « Dance Floor » ou la transe mécanique du corps libre

Dan Laino sur « Dance Floor » ou la transe mécanique du corps libre
  • Publishedoctobre 26, 2025

Je ne sais pas à quel moment précis le morceau m’a happé — peut-être quand les kicks ont commencé à respirer comme un cœur qu’on cale sur la lumière stroboscopique. Dance Floor de Dan Laino n’est pas une simple invitation à bouger, c’est un rappel à l’ordre du corps. Un retour à ce que la house, dans sa plus pure essence old-school, a toujours su faire : dissoudre l’ego dans le rythme, rendre à la chair son pouvoir spirituel.

Le producteur new-yorkais aborde la Tech House comme un archéologue du club. Il fouille les pulsations du passé — les grooves moites de Chicago, les nappes métalliques des années 90 — pour les refondre dans une architecture sonore d’aujourd’hui. Rien ici n’est tape-à-l’œil. Tout est construit sur la tension, sur le va-et-vient des basses qui frappent sans violence mais avec une régularité hypnotique. C’est ce minimalisme en mouvement qui fait la force du titre : une boucle qui n’en finit jamais vraiment, parce qu’elle respire différemment à chaque tour.

Ce que j’aime dans Dance Floor, c’est cette honnêteté. Pas d’esbroufe, pas de montée forcée, pas de drop triomphal. Juste un groove qui s’installe, prend possession de l’espace, du corps, du souffle. On y sent la sueur anonyme des clubs underground, les regards croisés entre deux mesures, les murs vibrants d’un système son trop fort pour être raisonnable. Le morceau devient un rituel, une liturgie du mouvement.

Dan Laino ne cherche pas à raconter une histoire : il en crée une à travers la répétition. Chaque élément — hi-hat, clap, ligne de basse — agit comme une phrase qui se reformule à l’infini. Ce n’est pas de la musique à écouter, c’est une musique à vivre dedans. Et c’est là toute la beauté du geste : une house sans nostalgie, mais pleine de mémoire.

Dance Floor sonne comme une déclaration de fidélité à la culture du club, celle qui préfère l’authenticité à la surenchère. Dan Laino y redonne au dancefloor son sens premier — un espace de liberté, de transe et d’abandon. Là où l’on cesse de danser pour simplement devenir le rythme.

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Written By
Extravafrench

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