Je me souviens de ce moment précis où Celebration a commencé à tourner dans ma tête. Pas un “hit”, pas un tube de plus — plutôt un courant d’air, une vibration de peau. Le genre de morceau qui semble venir d’un soleil qu’on aurait oublié derrière les nuages. Ce n’est pas une chanson pour danser. C’est une chanson pour respirer à nouveau.
Stony Boy n’a pas la rage d’un rappeur en guerre, mais la dignité d’un homme qui a traversé la poussière. Son flow n’éclate pas, il serpente. Entre anglais et siswati, il raconte la fierté d’appartenir à plusieurs mondes, d’être à la fois ici et ailleurs. Il rappe comme on marcherait dans la rue après un orage : tête haute, vêtements trempés, sourire en coin. L’orage, c’est la vie — la sienne, la nôtre — et Celebration est ce moment suspendu où l’on choisit malgré tout de lever les bras.
Ce qui frappe dans la production, c’est ce sens du détail : le beat flotte entre Afrobeats et pop-rap, sans jamais tomber dans le format. Les percussions cognent doucement, les synthés se fondent dans une lumière dorée, et la basse semble sourire, elle aussi. Rien n’est surjoué. Tout respire la maîtrise et la liberté. La musique se construit comme une conversation entre la mémoire et l’avenir — Stony Boy y célèbre son identité plurielle, Stah Dogg y ajoute la rugosité du bitume londonien. Deux continents, une même pulsation.
Le morceau porte bien son nom, mais ce n’est pas une célébration tapageuse. C’est une fête intérieure. Celle des survivants, des discrets, de ceux qui ont appris à fêter les petites victoires : un matin sans peur, une facture payée, un sourire qui revient. La joie, ici, n’est pas naïve — elle est politique. Elle est ce refus d’être brisé par le monde.
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Quand la dernière note s’éteint, on reste là, le cœur un peu plus chaud. On pense à tous les endroits d’où l’on vient, à tous les soirs où l’on s’est dit “pas encore”, et à la beauté fragile de ce simple constat : on est encore debout. Et ça, oui, ça mérite bien une célébration.
