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Batcho débarque avec « Gran Via » : la mélancolie des néons, entre spleen urbain et rêve madrilène

Batcho débarque avec « Gran Via » : la mélancolie des néons, entre spleen urbain et rêve madrilène
  • Publishedoctobre 27, 2025

Gran Via commence comme une errance. Pas une balade nonchalante, mais une fuite lente, celle d’un type qui cherche quelque chose sans trop savoir quoi, au milieu d’une ville trop grande, trop belle, trop bruyante pour ses pensées. Dès les premières secondes, Batcho installe une atmosphère suspendue : la nuit tombe sur Madrid, les feux de circulation se reflètent dans les flaques, et la voix, calme et brumeuse, semble flotter au-dessus du bitume.

Ce qui fascine chez Batcho, c’est sa capacité à raconter sans raconter. Il n’explique pas, il suggère. Ses mots, murmurés plus que chantés, évoquent le désenchantement tendre d’une génération qui a troqué la colère contre la dérive. Entre pop-rap et chanson alternative, Gran Via respire la solitude moderne : celle qu’on camoufle derrière les stories, celle qui s’invite dans les taxis à 3 h du matin.

La production, subtile et soignée, accompagne cette poésie du flou. Les synthés, à la fois discrets et enveloppants, dessinent une ligne d’horizon entre la mélancolie française et les codes vaporeux du cloud-rap. La rythmique, minimaliste, pulse doucement comme un cœur fatigué qui refuse d’abdiquer. Chaque son semble choisi pour sa texture émotionnelle : ici une nappe lumineuse qui évoque la chaleur d’un souvenir, là une basse qui gronde sous les mots comme un remords qu’on tait.

Mais ce qui touche le plus, c’est cette sincérité sans drame. Batcho ne joue pas le rôle du poète maudit : il observe simplement le monde depuis le siège passager, entre ironie et vulnérabilité. Sa voix porte ce mélange rare de détachement et de fièvre, comme si la seule manière de survivre à la désillusion, c’était d’en faire une chanson douce.

Gran Via n’est pas un morceau qui explose. C’est un morceau qui persiste. Une traînée de lumière au fond du crâne, un écho qui continue de résonner bien après le silence. Batcho signe ici une œuvre fragile et vraie, une carte postale adressée à personne — ou peut-être à tous ceux qui, un soir, ont senti que leur vie ressemblait à une avenue vide sous les néons.

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Written By
Extravafrench

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