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Viziata offre la sensualité comme acte de résistance sur « Lenta e Indecente »

Viziata offre la sensualité comme acte de résistance sur « Lenta e Indecente »
  • Publishedoctobre 27, 2025

Tout chez Viziata respire le mystère et la provocation tranquille. Dans Lenta e Indecente, elle s’avance comme une apparition de velours — mi-femme fatale, mi-fantôme pop — et fait de la lenteur un geste politique. C’est une chanson qui ne court pas après le hit : elle s’y prélasse. Un morceau où chaque respiration devient chorégraphie, chaque mot, un effleurement.

La production, minimaliste et moite, semble flotter dans un brouillard rose. Une basse synthétique pulse au ralenti, comme un cœur alangui par le désir, pendant que la voix de Viziata s’y dépose, chaude, feutrée, presque chuchotée. Elle ne chante pas, elle murmure des sortilèges. On la sent jouer avec le tempo comme on joue avec une flamme : effleurer, reculer, revenir. C’est un art de la retenue, de l’insinuation — un slow pour une époque trop pressée.

Ce qui frappe, c’est cette manière de se tenir entre deux mondes : celui de la pop italienne (intime, narrative, sensuelle) et celui de la dark pop européenne (plus froide, cinématographique). On pense à Madame, à Silly Boy Blue, à Sevdaliza aussi, dans cette façon d’assumer une sensualité intellectuelle, presque conceptuelle. Lenta e Indecente devient une sorte de manifeste : une revendication du droit de prendre son temps, d’être désirée sans être docile, de transformer la vulnérabilité en pouvoir.

Il y a, dans sa voix, quelque chose de las et souverain à la fois. Comme si Viziata avait compris que la véritable indécence n’est pas dans la nudité, mais dans la maîtrise. Sa lenteur, c’est sa façon de reprendre le contrôle — de détourner la logique du streaming, du scroll, du “skip” permanent. Elle fait danser le silence. Elle rend le vide magnétique.

Sous ses airs de chanson lascive, Lenta e Indecente est une leçon de tension. Tout y est retenu, dosé, calculé avec une sensualité clinique. Le morceau dure à peine deux minutes, mais laisse une empreinte durable — comme une trace de parfum sur un col de chemise. Et c’est peut-être ça, le plus beau tour de Viziata : réussir à faire de la lenteur un vertige, et de l’indécence, une élégance.

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Written By
Extravafrench

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