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Apprendre à nager dans ses propres tempêtes avec Anthony Campbell sur « Oceans »

Apprendre à nager dans ses propres tempêtes avec Anthony Campbell sur « Oceans »
  • Publishedoctobre 31, 2025

Ce qu’on aime dans le titre Oceans, c’est cette lenteur inquiète, cette respiration salée des chansons écrites après coup, quand la douleur ne brûle plus mais laisse des traces — profondes, indélébiles. Anthony Campbell, artiste solitaire venu des plaines de Zuidland, ne chante pas pour séduire. Il chante pour se purifier. Son nouveau single est un exorcisme doux, une confession sans fard, un geste de lucidité dans un monde saturé de faux-semblants.

Tout commence comme une marée montante : une guitare limpide, presque fragile, une voix qui semble hésiter entre le murmure et l’aveu. Campbell chante depuis le bord de l’eau — pas celle des cartes postales, mais celle qu’on affronte après un naufrage. Il parle de trahison, de mensonge, de ces blessures infligées par ceux qu’on pensait connaître. Mais jamais il ne tombe dans la rancune : il transforme la douleur en matière sonore, la rancœur en mouvement. Wave ‘em off like oceans, chante-t-il — comme on repousse la marée pour mieux respirer.

Ce qui frappe, c’est la sincérité brute de la composition. On sent que chaque mot vient d’une expérience vécue, d’une cicatrice encore tiède. Campbell ne cherche pas la métaphore brillante, il cherche la vérité. Sa voix, légèrement voilée, parfois tremblante, transporte une humanité désarmante — celle des artistes qui écrivent non pas pour briller, mais pour tenir debout. Le morceau respire la simplicité artisanale : un folk-pop dépouillé, sans effet inutile, où chaque silence compte autant que chaque note.

Mais Oceans n’est pas qu’un journal de bord. C’est une philosophie, un art du détachement. Dans un monde où tout pousse à la surenchère émotionnelle, Campbell choisit l’apaisement. Il ne crie pas sa douleur : il l’apprivoise. L’océan devient ici une métaphore du pardon et de la distance — vaste, mouvant, indomptable. En s’éloignant des côtes toxiques, il retrouve son propre rivage intérieur.

Il y a dans ce morceau quelque chose de profondément universel : cette nécessité d’apprendre à se retirer, à ne pas tout porter, à comprendre que fuir peut aussi être un acte d’amour de soi. Oceans ne prêche pas la vengeance, mais la guérison lente, celle qu’on obtient en laissant le sel effacer les marques du passé.

Anthony Campbell signe ici une chanson humble et bouleversante, où la vulnérabilité devient une force. Une ode à la reconstruction intime, écrite par un homme qui a regardé la tempête droit dans les yeux — et qui, plutôt que de couler, a choisi de flotter.

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Extravafrench

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