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Music Rock

La rédemption sous forme de riff avec One Man Boycott sur « Face For Radio »

La rédemption sous forme de riff avec One Man Boycott sur « Face For Radio »
  • Publishedoctobre 31, 2025

Joe Brewer revient d’un long hiver intérieur, et ça s’entend. Face For Radio, son deuxième album sous le nom One Man Boycott, déborde de cette tension propre aux survivants : le besoin de crier sans hurler, de transformer la honte en hymne, la chute en refrain. Ce disque, enregistré seul dans un home studio du Devon et sorti sur Super Sick Records, n’a rien d’une renaissance policée — c’est un journal de bord brut, vibrant, pop-punk jusqu’à l’os mais gonflé à la lucidité d’un adulte qui a cessé de se mentir.

Tout commence par Boycott Fans Saved My Life, And Not For The First Time (Intro), une mise en bouche à la fois ironique et tendre — une confession murmurée avant la déflagration. Puis Imposter Syndrome surgit, nerveuse, presque pressée de remettre les pendules à l’heure : guitares à vif, batterie qui pique, et ce refrain qui taille droit dans la poitrine. Brewer n’a pas perdu le sens du hook, mais il l’a chargé d’une urgence nouvelle, celle de quelqu’un qui a vu le fond et s’en sert comme tremplin.

Les titres s’enchaînent comme des chapitres de convalescence : Confidence, adressée à une version de soi restée bloquée dans la peur, sonne comme un SOS déguisé en hymne de stade ; Self Help Pt.2 assume la dérision d’un mec qui sait que les mantras ne suffisent pas, mais continue quand même à se répéter les bons mensonges pour tenir debout. Sur Nevergenetics, on sent l’étincelle — ce moment où le pop-punk se fait thérapeutique, où casser ce qu’on croit inscrit dans son ADN devient un acte de résistance.

La suite s’assombrit. The Alchemist s’enfonce dans les ombres de la dépendance, sans posture, avec une franchise désarmante. Puis Empathy Is Overrated fait claquer des accords 80s sur un ton mi-cynique, mi-sincère — parce qu’il faut bien rire de ce qu’on ne comprend plus.

Et soudain, Optimist Prime. Clôture parfaite. Un titre à la fois naïf et lumineux, comme une main tendue à ceux qui restent dans la tempête. On y entend l’écho d’un homme qui a appris à sourire autrement — pas plus fort, juste mieux.

Brewer a ce talent rare : écrire des chansons à pogo qui parlent d’introspection. Face For Radio est à la fois un exutoire et un retour à la maison. Loin des clichés du pop-punk à casquette, il y injecte une sincérité presque folk, un sens du détail mélodique qui rappelle les premiers Jimmy Eat World, mais aussi l’humilité d’un type qui a passé assez de nuits à douter pour savoir que la victoire, c’est simplement d’être encore là.

Ce disque, c’est le son d’un homme qui recommence à respirer. Et s’il porte le visage d’une radio sans filtre, c’est peut-être parce que, pour la première fois depuis longtemps, Joe Brewer s’écoute vraiment.

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Written By
Extravafrench

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