Virtuose discret mais redoutablement précis, Rupert Träxler navigue entre les styles avec la liberté d’un explorateur sonore. Guitariste, compositeur, chanteur et multi-instrumentiste autrichien, il incarne cette nouvelle génération de musiciens qui ne veulent plus choisir entre la technique et l’instinct, entre la scène et le studio. Après des années à arpenter les clubs et les tournées avec différents groupes, Rupert signe enfin sous son propre nom, porté par un fil conducteur clair : la guitare comme point d’ancrage, le rock comme énergie vitale, et la curiosité comme boussole.
Dans cet entretien, il revient sur ses débuts classiques, son amour pour la fusion des genres — du drum’n’bass heavy rock aux textures jazz —, et son approche sans compromis de la création. Entre humilité et passion, il livre une philosophie de vie aussi simple que percutante : « À la fin, personne ne te remerciera d’avoir fait plaisir aux autres. Fais-toi plaisir d’abord. »
Qui es-tu ?
Je m’appelle Rupert Träxler — guitariste, musicien, professeur de guitare et, si l’on veut, multi-instrumentiste. Je chante, je joue du piano, parfois même du violon 😉 — et je fais toute la programmation moi-même. Le tout forme un bel équilibre.
Quel est ton parcours ?
J’ai grandi entouré d’instruments — piano, guitare, puis violon. Tout a commencé par la musique classique, mais j’ai toujours voulu jouer de la guitare électrique. Les autres instruments ne m’ont pas freiné, au contraire 😊. Plus tard, j’ai étudié la guitare jazz et exploré de nombreux styles, en jouant et en tournant avec différents groupes.
Comment décrirais-tu ta musique en quelques mots ?
Pas facile ! Je voulais sortir quelque chose sous mon propre nom pour la première fois — et m’assurer que tout ne sonne pas pareil. Mais il y a quand même un fil rouge évident : le rock. Qu’il s’agisse du morceau lourd “Darkness”, de la ballade pop-rock “The Journey” ou de ma prochaine sortie “Atmospheres”, il y a toujours des guitares puissantes. J’adore expérimenter avec les grooves — en décembre, je vais même combiner Drum’n’Bass et Heavy Rock. Je suis fasciné par ce type de fusion sonore et par le mélange de voix masculines et féminines.
Quelles sont tes inspirations ?
Elles changent sans cesse. Parfois ce sont des rythmes fous ou des sons issus de groupes puissants, parfois des morceaux plus funky ou jazzy qui me poussent à évoluer créativement.
Quelle est ta playlist du moment ?
En ce moment, j’écoute Sleep Token, Spiritbox, et quelques titres jazz avec guitare ou trompette — je travaille justement sur ce type de son. Et bien sûr, j’écoute beaucoup ce sur quoi je prépare mes prochaines sorties…
Quel est le plat que tu cuisines le mieux ?
Tout ce qui me fait envie ! Mais je suis particulièrement doué pour le grill et le fumage.
Quels sont tes projets à venir ?
Je prépare de nouveaux morceaux pour 2026, et en novembre, il y aura enfin une réédition numérique de l’album “Vortex” de mon groupe de fusion QUADRANT4, pour célébrer ses 20 ans.
Peux-tu nous raconter une anecdote sur toi ?
Voici une phrase qui me reste toujours en tête : Tu n’es jamais trop vieux pour faire ce qui te rend heureux. À la fin de ta vie, personne ne te remerciera d’avoir fait plaisir aux autres — alors commence par te faire plaisir à toi-même.
Si tu pouvais passer 48 heures avec quelqu’un que tu n’as jamais rencontré, qui serait-ce ?
Allan Holdsworth — un véritable génie pour tout guitariste, mais qui n’a jamais vraiment atteint la renommée mondiale qu’il méritait. C’est triste, et révélateur du fonctionnement de l’industrie musicale.
C’est l’un de mes héros absolus. J’ai entendu dire qu’il brassait sa propre bière — j’aurais adoré en partager quelques-unes avec lui s’il était encore parmi nous.
Un dernier mot ou conseil ?
Ne te plie jamais trop. Un petit compromis, pourquoi pas — mais reste toujours fidèle à toi-même.
