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Music Pop

VOGEL sur « La Pleine Lune » ou la chanson qui marche la nuit avec elle-même

VOGEL sur « La Pleine Lune » ou la chanson qui marche la nuit avec elle-même
  • Publishedoctobre 31, 2025

Écouter La Pleine Lune de VOGEL, c’est traverser un rêve éveillé à pied nu. Ce n’est pas une chanson, c’est une marche — une lente déambulation à travers soi, entre la lucidité et l’illusion, entre la lumière douce du doute et l’ombre tendre de la certitude. Annette Vogel ne chante pas pour expliquer le monde, mais pour lui poser de meilleures questions. Et ça change tout.

La voix, à la fois fragile et tendue, flotte dans l’air comme une lueur de chandelle. Autour d’elle, les accords de guitare se tissent en spirales, simples mais chargés de sens. On pense à Joni Mitchell pour la sincérité des confessions, à Vashti Bunyan pour le mystère pastoral, à Joan Baez pour la droiture du timbre — mais VOGEL est ailleurs. Elle chante comme on regarde une rivière : sans chercher à la comprendre, seulement à la suivre.

La Pleine Lune parle d’identité, de ce vertige d’exister dans un monde qui semble parfois irréel. Mais loin du prêche métaphysique, VOGEL garde le ton de la promeneuse : elle avance, elle observe, elle doute. Sa chanson est une quête sans fin, un carnet d’errance où chaque accord devient une respiration. Ce n’est pas un hasard si l’artiste a grandi dans la rue, à l’école du pavé et de l’improvisation. On entend dans chaque note la liberté du bitume, la poussière des places publiques, le vent des voyages à l’arrière d’un bus ou dans le tunnel d’un métro parisien.

Avec Mario Kaspers à la basse, la chanson s’élève, prend du corps, s’arrondit. Les lignes graves s’accrochent au ciel comme une ancre renversée. L’ensemble respire : un folk clair-obscur, un peu psychédélique, un peu spirituel, comme si Nick Drake avait troqué sa mélancolie contre une lucidité apaisée.

La Pleine Lune n’est pas un simple morceau de folk. C’est un miroir tendu à ceux qui doutent encore d’eux-mêmes. Une chanson qui accepte de ne pas tout résoudre. Qui invite à cesser de chercher et à simplement être. Car c’est peut-être ça, le secret de VOGEL : comprendre que la vérité ne se trouve pas dans la réponse, mais dans la musique qui continue, longtemps après qu’on ait arrêté de jouer.

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Written By
Extravafrench

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