Le morceau m’a attrapé avant que je comprenne qu’il voulait danser avec moi. Your Bus de Naesh, c’est ce genre de chanson qui déborde de confiance, de sensualité, de lumière — comme si un sourire s’était transformé en basse et que tout le corps suivait le mouvement. En l’écoutant, j’ai eu cette impression étrange de rouler dans une ville imaginaire, les vitres ouvertes, les lampadaires qui défilent au rythme d’un cœur un peu trop sûr de lui.
Naesh ne chante pas seulement, il charme l’air. Sa voix glisse, se tord, s’amuse — quelque part entre l’élégance de Ne-Yo et la théâtralité d’un Bruno Mars en plein solo. Elle a cette clarté insolente qu’on retrouve chez ceux qui ont grandi à la croisée de la pop et du R&B, nourris par l’exigence du live et la sensualité du groove. Ce qui frappe, ce n’est pas seulement son aisance vocale, mais la précision du geste : les syncopes du beat, les lignes de basse au cordeau, les synthés effleurés comme des touches de soie. On sent le perfectionniste derrière la fête.
Mais Your Bus n’est pas qu’un exercice de style : c’est un jeu de séduction mis en musique. Une conversation entre un cœur pressé et un corps qui hésite. “As long as my ticket says I’m on your bus” — la phrase sonne comme un serment, mais aussi comme une boutade. Il y a là du flirt, du théâtre, un clin d’œil à cette disco d’antan où l’amour se vivait dans les reflets d’un miroir rotatif. Pourtant, tout sonne contemporain : la production respire, les refrains s’envolent, la chaleur du funk s’habille d’une élégance numérique.
Ce que Naesh réussit ici, c’est à réconcilier deux époques — celle du groove organique et celle de la pop digitale. Ses influences (Michael, Usher, The Weeknd, Dua Lipa) ne sont pas des références posées sur une biographie : elles coulent naturellement dans son timbre, dans cette manière de sourire entre deux notes, de ne jamais forcer la séduction mais de l’assumer pleinement.
Your Bus donne envie de se perdre un peu. D’attraper le regard de quelqu’un dans la foule et de lui dire sans parler : viens, on part danser ailleurs. Ce n’est pas une chanson de plus dans la grande nostalgie disco — c’est un appel à la vitesse, au désir, au plaisir simple d’un groove qui sait où il va. Et tant pis si on rate l’arrêt : le voyage est bien trop bon pour descendre.
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