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Électro néo-zélandais avec Rachel D sur Powersuit

Électro néo-zélandais avec Rachel D sur Powersuit
  • Publishednovembre 7, 2025

C’est une chanson qui sent la nicotine froide, les lumières blanches des néons et le cuir mouillé. Powersuit de Rachel D ne cherche pas à séduire — elle s’impose, droite dans ses talons imaginaires, comme une héroïne fatiguée d’avoir trop vécu. Derrière son allure d’électro-pop glacée, le morceau cache un cœur qui bat vite, comme celui d’une femme qui revient de loin et qui se redécouvre invincible.

Rachel D n’a rien d’une débutante. Ingénieure du son, DJ, compositrice et mère, elle a traversé la rave anglaise, les nuits berlinoises et les clubs d’Auckland. On entend tout ce parcours dans Powersuit : les nappes synthétiques sont épaisses comme une bruine londonienne, les basses y grondent comme un souvenir de Joy Division, et la voix, murmurée d’un ton détaché, évoque cette distance fiévreuse à la The Cure. Mais il y a quelque chose de plus charnel dans son approche, une façon de rendre la froideur presque sensuelle, d’habiter la mélancolie avec un sourire en coin.

Ce morceau est une mue. Une peau qu’on quitte, un costume qu’on enfile. Le “powersuit” n’est pas une métaphore gratuite : on y entend le cliquetis du tissu qui se referme, le frisson d’une indépendance conquise. Rachel D chante le pouvoir de reprendre la main sur sa propre narration, de transformer l’artifice en force. Là où beaucoup d’artistes féminines dans l’électro se contentent d’imiter les figures masculines, elle inverse la dynamique : elle impose un regard, un rythme, une autorité douce mais implacable.

La production, taillée avec précision, conserve pourtant une spontanéité désarmante. Les synthés se frottent, les beats trébuchent légèrement, comme s’ils hésitaient entre la piste de danse et l’introspection. Ce n’est pas une perfection stérile, c’est un chaos maîtrisé. Et c’est ce qui rend Powersuit si vibrant : cette impression d’un morceau qui respire, qui transpire, qui pense.

En l’écoutant, on imagine Rachel D seule dans un studio éclairé au néon, un casque sur les oreilles, ajustant ses fréquences comme on ajuste un souvenir. Chaque son est une décision intime, une trace de vie. Powersuit n’est pas seulement un retour : c’est une déclaration. Celle d’une femme qui a troqué la pudeur pour la puissance, la technique pour la présence, et qui nous rappelle que l’électro, quand elle est incarnée, peut être la forme la plus humaine de la solitude.

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Written By
Extravafrench

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