x
Music Rock

Reptile Tile sur « Shopping Around » : la déraison joyeuse d’un monde sous acide

Reptile Tile sur « Shopping Around » : la déraison joyeuse d’un monde sous acide
  • Publishednovembre 7, 2025

C’est une collision euphorique, un carnaval de sons, une décharge d’ironie pop emballée dans des riffs qui dansent de travers. Shopping Around de Reptile Tile, c’est le genre de morceau qui déborde du cadre, comme si la folie douce de la scène art-rock new-yorkaise des années 80 avait trouvé refuge dans un studio de Virginie, sous LSD et lumière néon.

À la manœuvre, Roderick Edens (alias Terry Cloth), cerveau excentrique de Reptile Tile, et Camila Alvarez de Period Bomb, forment un duo qui jongle entre chaos et harmonie avec un naturel désarmant. Lui aux guitares, basses, synthés et à la voix — elle, contrepoint volcanique, souffle punk et sensualité désinvolte. Ensemble, ils signent un titre qui sent la peinture fraîche, les nuits moites de DIY shows et les vieux cassettes de Cleaners from Venus.

Le morceau démarre comme une promenade — un groove léger, une ligne de basse qui cligne de l’œil — avant de se tordre sur lui-même dans un tourbillon d’arrangements délirants : saxophone débridé (Zac Plastic), tambourins insolents (Mikah Beale-Scott), guitares tranchantes (Chase Evers Cochran) et, cerise sur le gâteau, des kazoos passés dans des synthétiseurs qui deviennent de véritables créatures sonores. C’est bancal, volontairement mal poli, presque dadaïste, mais étrangement addictif.

L’esprit du morceau rappelle The B-52’s pour sa théâtralité, Gary Wilson pour son freakisme poétique, et The Velvet Underground pour ce sentiment d’urgence contenue. On y retrouve aussi une écriture à la fois ludique et corrosive — sous la légèreté pop, Shopping Around cache une satire du consumérisme sentimental, une critique de la superficialité moderne emballée dans une fête sous acide.

Techniquement, le travail de production montre une maturité nouvelle pour Reptile Tile : tout reste lo-fi dans l’âme, mais chaque son est ciselé pour renforcer la tension entre le kitsch et le génie. En studio, entre RTT Lab à Virginia Beach, l’appartement de Camila à Los Angeles et le mix final au Dragonship Studio de Smithfield, on sent que l’énergie du morceau a voyagé, absorbé des couleurs et des accidents heureux.

Shopping Around n’est pas une chanson qu’on consomme — c’est une expérience à habiter. Elle rappelle qu’il existe encore des artistes capables de rire du chaos tout en y trouvant de la beauté. Reptile Tile ne cherche pas à séduire, il cherche à contaminer. Et il réussit : après trois minutes de ce déluge de sons, on a l’impression d’avoir assisté à la naissance d’un nouveau microcosme sonore — absurde, libre, et follement humain.

Pour découvrir plus de nouveautés ROCK, n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVAROCK ci-dessous :

Written By
Extravafrench

Laisser un commentaire

En savoir plus sur EXTRAVAFRENCH

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture