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RÊVERIE revient avec une pépite nommée « deep end »

RÊVERIE revient avec une pépite nommée « deep end »
  • Publishednovembre 7, 2025

Un morceau comme « deep end » ne s’écoute pas : il s’absorbe, comme une montée lente d’adrénaline dans les veines. Le trio amstellodamois RÊVERIE y tisse une pop de velours noir, humide de néons et de pulsations moites, où l’amour n’est plus un refuge mais une chambre d’écho pour les blessures qu’on n’a jamais refermées. C’est une chanson qui danse sur un fil — celui, fragile, entre le désir et l’anesthésie.

Tout commence par une tension. Les synthés battent comme un cœur sous verre, les basses glissent avec une élégance froide, et la voix de Sara-Devika, frontwoman et âme du groupe, arrive, lente et trouble, comme un murmure qu’on devine derrière la buée. On pense à Robyn pour la pudeur mélancolique, à Boy Harsher pour la sensualité gothique, mais RÊVERIE invente ici sa propre grammaire : celle d’une génération qui danse pour oublier qu’elle ne sent plus rien.

La chanson, hypnotique et parfaitement structurée, joue avec les codes du dance pop sans jamais s’y enfermer. Les percussions claquent comme des portes dans une boîte vide, les synthétiseurs respirent et se resserrent, créant ce sentiment de vertige propre à la descente émotionnelle. Et puis ce refrain — faussement libérateur — où la chanteuse lâche un “baby I don’t break, I just stop feeling” qui fait l’effet d’un coup de froid dans la nuque. C’est là toute la force du morceau : transformer l’aveu d’insensibilité en cri vibrant, presque sensuel.

deep end parle de ces amours toxiques qu’on poursuit malgré soi, de ces nuits où l’on se perd volontairement pour se sentir vivant. La voix, tantôt détachée, tantôt tremblante, évoque l’après-coup d’un trop-plein — comme si RÊVERIE chantait depuis un espace post-sentimental, un endroit où la douleur s’est estompée mais où la nostalgie persiste, tenace.

Derrière le vernis électro-pop se cache une réflexion sur la survie émotionnelle. RÊVERIE refuse la victimisation ; elles transforment la chute en matière sonore, la blessure en beauté. Leur musique est un exorcisme discret, une plongée vers le fond qui finit par remonter vers la lumière — trouble, certes, mais éclatante.

Avec deep end, ces trois amazones de la pop hollandaise prouvent qu’on peut encore faire danser la mélancolie. Pas une mélancolie molle et complaisante, mais une tristesse élégante, vêtue de synthés soyeux et de beats nerveux. La nuit selon RÊVERIE n’est pas un abîme : c’est un miroir. Et si l’on s’y penche trop longtemps, on finit par y retrouver son propre reflet, vacillant, beau, terriblement vivant.

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Written By
Extravafrench

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