Sous ses néons psychédéliques et ses basses orbitantes, “DrUGs and Outerspace” agit comme une capsule sonore, un trip doux-amer entre hédonisme urbain et vertige cosmique.
Derrière ce titre à double fond — à la fois confession et fuite en avant — Elevated Focusion et Honey-B-Sweet signent une pièce de pop électronique singulière, flirtant avec le rap et l’expérimental, là où la fête devient presque spirituelle. Tout s’ouvre sur une pulsation hypnotique, un battement moelleux qui rappelle les synthés planants de Delerium ou les collages hallucinés d’UNKLE. Mais très vite, la voix entre, chaude et presque lascive, déroulant un monologue intérieur d’apesanteur et de désir.
Ce qui fascine ici, c’est l’équilibre fragile entre gravité et légèreté. Les mots parlent de fuite, de déconnexion, d’un besoin d’aller “ailleurs” — pas seulement dans l’espace, mais hors de soi. Pourtant, la production reste dansante, presque euphorique. La ligne de basse roule comme une vague disco-pop des années 2000, tandis que les couches de synthé s’étirent à l’infini, créant cette sensation d’expansion propre aux musiques électroniques les plus planantes.
Honey-B-Sweet, dans sa prestation, apporte un contraste délicieux : un flow précis, cristallin, qui découpe la brume sonore avec une clarté presque provocante. Sa voix agit comme une gravité douce, ramenant sur Terre cette production qui pourrait facilement s’envoler. Ensemble, ils bâtissent un univers visuel, presque cinématique, où l’amour, l’addiction et la recherche de sens se confondent dans une même étreinte.
“DrUGs and Outerspace” n’est pas une simple chanson — c’est une expérience sensorielle. Chaque beat semble respirer, chaque mot flotte entre ironie et mélancolie. Elevated Focusion, fidèle à son ADN new-yorkais, mêle l’énergie brute de la ville à une aspiration cosmique : celle de transcender le réel, sans jamais totalement s’en détacher.
Il y a du Prince dans la sensualité trouble, du Crystal Method dans la tension électro, du Funkadelic dans la liberté du geste. Et surtout, il y a cette sincérité rare : celle d’un artiste qui transforme la confusion moderne en une fête intérieure.
“DrUGs and Outerspace” fait danser l’âme autant que le corps. Un trip sans overdose, mais avec overdose de style.
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