Sous ses airs de tube de club, “Mata” cache une élégance rythmique rare : celle d’un artiste qui transforme le plaisir en langage et la chaleur en état d’esprit.
Dès les premières mesures, le morceau irradie une forme d’évidence. Gavel Blaq n’essaie pas de copier le son afro ou dancehall du moment — il le réinvente depuis l’intérieur, avec cette maîtrise instinctive qu’ont ceux qui comprennent que le groove n’est pas un effet, mais une émotion. Mata coule comme une conversation au bord de la nuit, un morceau qu’on ne décide pas d’écouter mais qu’on finit toujours par suivre, presque sans s’en rendre compte.
Le beat, d’abord, s’installe comme un pas de danse au ralenti : kick rond, percussions caressantes, lignes de basse moelleuses. Chaque élément respire, rien n’est surchargé. Cette sobriété donne toute sa place à la voix de Gavel Blaq — chaude, souple, légèrement voilée. Il chante avec la désinvolture de ceux qui savent que le charme, c’est le rythme avant les mots. Son phrasé oscille entre douceur et autorité, entre murmure et sourire : un équilibre parfait entre la tension du dancehall et la langueur afropop.
“Mata” n’est pas seulement un morceau de fête ; c’est un moment suspendu, une célébration tranquille du désir. Gavel Blaq y déploie un art rare : celui de rendre la sensualité légère sans jamais la rendre creuse. La mélodie flotte, les refrains s’impriment comme une onde, et sous cette apparente facilité se cache un sens aigu du détail — cette façon subtile de jouer avec les silences, de laisser les percussions glisser au lieu de claquer.
On sent derrière ce titre la maturité d’un artiste qui n’a plus besoin d’en faire trop pour séduire. Gavel Blaq compose une musique qui respire l’aisance, la confiance, la joie tranquille. Mata est de ces morceaux qu’on entend une fois et qui ne quittent plus le corps : un groove de peau et d’âme, taillé pour les nuits sans fin où tout semble encore possible.
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