Avec Overthink, Gent Jack et Sunset Black sculptent la pensée qui déborde, celle qui fait trembler le cœur à force de tourner dans la tête — un titre qui respire la lucidité, la tension et la beauté du trop-plein.
J’ai écouté Overthink comme on se laisse happer par une pluie d’été : sans parapluie, sans défense. Il y a dans cette piste quelque chose de profondément humain, presque inconfortable, comme si Gent Jack et Sunset Black mettaient en musique cette zone grise entre la fatigue et la clarté. Ce n’est pas une confession, ni une lamentation — plutôt un autoportrait mental, en mouvement.
La première impression, c’est ce beat suspendu, ce souffle instrumental qui semble flotter dans un entre-deux, quelque part entre un boom bap ralenti et une nappe de trap introspective. On croirait sentir la fumée du studio, la solitude d’un soir sans fin, la pensée qui vrille mais qu’on ne lâche pas. Gent Jack avance avec un flow serré, précis, presque clinique dans la diction, comme s’il disséquait son propre cerveau au micro. Son timbre a la gravité de ceux qui savent trop bien ce qu’ils racontent. Puis Sunset Black entre en scène — plus abrupt, plus organique, la colère sous la peau, l’ironie du désenchantement dans le souffle.
Ensemble, ils composent un dialogue intérieur, une oscillation entre contrôle et chaos. Overthink devient alors une expérience sensorielle, presque physique. La musique, ici, est le décor d’une introspection à ciel ouvert : synthés flous, basse cotonneuse, réverbération calculée… tout évoque la nuit urbaine et son trop-plein de pensées.
Mais au-delà de la production millimétrée, ce qui captive, c’est l’émotion. Ce mélange de lassitude et de lucidité, cette manière d’assumer le mental comme matière poétique. Gent Jack et Sunset Black n’essaient pas de briller : ils cherchent à comprendre, à nommer ce vertige de vivre à l’ère de la surcharge — affective, mentale, existentielle.
C’est là la force du morceau : il ne cherche pas la punchline, mais la vérité. Pas de cri, pas de posture. Overthink est un murmure obstiné, celui d’une génération en surchauffe qui, entre deux insomnies, transforme ses pensées en mélodies. Une main tendue dans le brouillard. Une chanson pour ceux qui pensent trop — et qui, paradoxalement, comprennent tout.
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