Avec Ultraman, Gaskin prouve qu’on peut faire danser le futur. Un track incandescent où la house classique flirte avec la technologie brute, jusqu’à devenir un organisme vivant de groove et d’acier.
Ultraman a quelque chose d’intranquille, de presque surhumain — une vibration qui semble jaillir d’un autre plan, entre les sous-sols moites d’un warehouse californien et le battement d’un cœur cybernétique. Gaskin, figure montante de la scène Factory 93 Records, compose ici une pièce qui dépasse la simple mécanique du dancefloor pour devenir un manifeste : celui d’une house mutante, traversée d’électricité et de mysticisme.
Dès les premières secondes, la pulsation s’impose comme une loi physique. Le kick, dense, carré, épouse la respiration d’une basse qui s’étend comme une ombre liquide. On entre dans le morceau comme dans une transe — sans préambule, happé par un rythme dont l’équilibre semble à la fois calculé et viscéral. Gaskin maîtrise la tension comme un architecte du vertige : chaque montée est une expansion lente, chaque drop une libération soigneusement retardée.
Mais Ultraman n’est pas qu’un objet de club. C’est une matière sonore qui respire, qui évolue. Derrière la structure hypnotique se cache une émotion quasi cinématographique — un sentiment d’éveil, de montée en puissance, comme si un être mécanique découvrait la conscience. Le choix des textures, métalliques et chaudes à la fois, évoque le croisement improbable de Sasha et de Stephan Bodzin : la technicité du premier, la spiritualité du second.
On sent dans la progression du morceau cette obsession du détail propre aux producteurs qui n’ont plus rien à prouver à la piste. Les hi-hats crépitent comme des étincelles d’orage, les synthés montent en spirale jusqu’à frôler la saturation, puis tout retombe dans un calme fragile — une sorte de silence incandescent. C’est ce mouvement, ce souffle, qui rend Ultraman si captivant : il vit, il se déploie, il respire.
Au fond, Gaskin fait ici ce que peu de producteurs osent encore : il redonne à la house son corps et son âme. Un corps taillé dans la sueur et la lumière, une âme faite de tension, de contrôle et d’abandon. Ultraman est une machine sensible, un monstre de groove qui danse sur la frontière entre l’humain et le synthétique. Et quand le dernier kick s’éteint, il ne reste qu’une impression : celle d’avoir touché, ne serait-ce qu’un instant, à la beauté froide du futur.
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