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L’incandescence lente d’un futur en apnée par ÅNGEL 004 sur “SLOW BURN”

L’incandescence lente d’un futur en apnée par ÅNGEL 004 sur “SLOW BURN”
  • Publishednovembre 8, 2025

Entre deux battements électroniques, “SLOW BURN” respire comme une flamme sous verre — fragile, hypnotique, obstinée à ne pas mourir.

ÅNGEL 004 n’écrit pas des chansons, elle bâtit des univers en tension permanente. Avec SLOW BURN, la productrice coréano-américaine nous plonge dans un espace où le trap se fond dans la brume d’un R&B spectral, où chaque son semble retenu à la lisière de l’effondrement. On y entre comme dans une chambre close, éclairée par le clignotement intermittent d’un néon : tout y est moite, précis, calculé.

Derrière la lente montée du morceau, il y a un art du contraste fascinant : une ligne de basse poisseuse qui vibre sous des nappes éthérées, une batterie minimaliste qui martèle la temporalité comme un cœur sous sédatif, et surtout cette voix — mi-soufflée, mi-incantatoire — qui murmure plus qu’elle ne chante, et pourtant, tout passe par elle. La douceur ici n’est jamais passive : elle a la lenteur d’un poison, la beauté d’une blessure qui refuse de se refermer.

La production, subtilement distordue, rappelle les paysages sonores d’Arca ou FKA twigs, mais avec une touche plus terrienne, presque organique. Le trap s’y dissout dans des textures liquides, le beat se fait respiration. On sent la maîtrise de l’espace, cette manière qu’a ÅNGEL 004 de laisser les silences parler autant que les sons. C’est une musique qui ne cherche pas à séduire, mais à hanter.

Et pourtant, sous la surface expérimentale, SLOW BURN reste profondément humain. C’est le son d’une transformation lente, d’une mue émotionnelle, d’un feu intérieur qu’on apprivoise sans jamais l’éteindre. On y entend une vulnérabilité rare, celle d’un être qui reconstruit son identité à travers la friction du numérique et du charnel.

Il y a quelque chose de profondément cinématographique dans ce morceau : un ralenti de fin du monde, une scène suspendue entre deux époques, entre deux respirations. Chaque note semble suspendue sur le fil d’une tension invisible, comme si le temps lui-même hésitait à continuer.

Avec SLOW BURN, ÅNGEL 004 confirme qu’elle appartient à cette génération d’artistes qui font de la déconstruction un langage. Sa musique n’a pas de frontières : elle flotte, s’évapore, se réinvente. Et quand la dernière note s’éteint, on reste là, hypnotisé, comme après un incendie qu’on n’a pas vu venir — mais dont la chaleur persiste longtemps après le silence.

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Written By
Extravafrench

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